Brexit  : Michel Barnier remet les pendules britanniques à l'heure

Le premier « round » de négociations qui s'est tenu lundi à Bruxelles a été l'occasion, pour les Européens, de rappeler qu'ils n'entendaient pas précipiter la négociation d'un futur accord de libre échange avec Londres. Quatre autres sessions sont prévues d'ici octobre en vue de boucler le contrat de divorce.
« Le Royaume-Uni quitte l'Union européenne, pas l'inverse ; il faut que chacun assume les conséquences de ses décisions », a affirmé Michel Barnier lundi 19 juin.

« Le Royaume-Uni quitte l'Union européenne, pas l'inverse ; il faut que chacun assume les conséquences de ses décisions. Elles sont massives... humaines, financières, sociales, économiques, juridiques, politiques. Je ne suis pas dans l'état d'esprit de faire ou de demander des concessions », a expliqué lundi à Bruxelles le négociateur en chef européen Michel Barnier lundi, après la session inaugurale des négociations avec son homologue, le ministre en charge du Brexit, David Davis.

Le gouvernement britannique, qui avait rendu publique in extremis, dimanche soir, la composition de son équipe de négociations présente lundi à Bruxelles, souhaiterait parler du futur accord de partenariat le plus tôt possible, alors que les Européens entendent d'abord obtenir des gages sur les trois sujets clés du divorce : l'Irlande, le règlement financier et les droits des citoyens britanniques résidant dans l'UE et européens résidant au Royaume-Uni.

Bruxelles impose sa séquence

« Au moment où nous aurons franchi des progrès suffisants, je serai le premier à recommander au Conseil européen (le cénacle des chefs d'Etat et de gouvernement) d'ouvrir la négociation sur le 'scoping' (la définition du champ) de la future relation », a expliqué Michel Barnier.

Ce moment ne viendra pas avant l'automne. En attendant, les discussions ont portées sur le sujet le plus brûlant du divorce.

« L'Irlande a pris plus de temps aujourd'hui que tout le reste », a déclaré David Davis. Et son homologue européen de rappeler : « Nous voulons préserver dans toutes ses dimensions et engagements le 'Good Friday Agreement' », l'accord de paix signé en 1998 pour mettre fin aux Troubles en Irlande du Nord.

Londres peu préparé

L'éventualité d'un « soft Brexit », évoquée comme une possible conséquence de la formation d'une coalition entre les conservateurs et le parti unioniste irlandais, semblait exclue après les discussions de lundi.

Dimanche, dans un communiqué, le Monsieur Brexit britannique avait réaffirmé l'intention du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne, bien que plusieurs dirigeants européens, dont le président Macron, aient récemment assuré que la porte restait ouverte si Londres venait à changer d'avis. La ligne britannique reste la sortie à la fois de l'Union européenne, du marché unique et de l'union douanière.

« En me rendant à Bruxelles pour ouvrir les négociations pour quitter l'UE, il ne doit pas y avoir de doutes - nous quittons l'Union européenne et allons agir en conséquence du résultat de ce référendum historique », avait-il déclaré.

La partie britannique continue d'apparaître peu préparée. Ses représentants sont arrivés lundi à Bruxelles sans le « papier », pourtant très attendu, sur les droits des 3,3 millions d'Européens résidant au Royaume-Uni et de Britanniques résidant dans l'UE.

« On ne voit pas comment ils auraient pu avoir le temps », compte tenu du contexte politique au Royaume-Uni, a confié une source européenne.

La Commission avait, elle, publié la semaine dernière deux « papiers de position », sur le règlement financier et les droits des citoyens après 2019.

Mardi, les ministres des affaires étrangères des Vingt-Sept doivent faire le point sur ce premier « round » avant la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement qui se tiendra en fin de semaine à Bruxelles.

Les « termes de référence » des discussions rendus publics lundi prévoient quatre autres rounds de négociation d'ici le 9 octobre, le prochain étant le 17 juillet.

« Le contrat de divorce sera le sujet de l'été », prévoyait lundi une source européenne.

Commentaires 21
à écrit le 22/06/2017 à 14:23
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Dans un divorce, ce sont les enfants qui trinquent ! Les enfants sont la monnaie d'échange implicite (pension, droit de visite, etc). L'UE fanfaronne. Et, les expatriés apportant de la valeur ajoutée, regardent avec consternation ce jeux d'incompéten...

à écrit le 22/06/2017 à 0:48
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Michel Barnier ne devrait-il pas démissionner et être remplacé par quelqu'un du nouveau gouvernement?

le 23/06/2017 à 15:00
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Votre méconnaissance de la réalité européenne laisse pantois. Barnier a été nommé par la commission et les chefs de gouvernement, il n'est pas concerné par les élections récentes en France (ni en Allemagne, ni nulle part)

à écrit le 21/06/2017 à 14:24
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Et le bon temps du Raj ne reviendra pas. America first, et les autres pays n'ont pas attendu le RU. Et les conséquences du Brexit (référendum remporté sur la base de gros mensonges) se font déjà sentir et encore une fois c'est bien le peuple qui en s...

à écrit le 21/06/2017 à 9:52
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Les valeurs de l' UE ressemble de plus en plus à celles des USA ... Conjointement avec l’hécatombe des morts par armes à feu et assassinats de masse, l’explosion du nombre de morts par surdose aux États-Unis – et celle qui se profile dans...

le 21/06/2017 à 14:38
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Alors allez vous réfugier en Chine, vous verrez, c'est mieux.

à écrit le 20/06/2017 à 21:06
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Oh la grosse menace, un presque vieillard doit faire trembler les fortunes anglaises, ça fait froid dans le dos, brrrrrr ....

à écrit le 20/06/2017 à 21:00
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Vous avez 100 fois raison , d'abord régler le brexit et toutes ses conséquences et le versement des euros qu'ils nous doivent (je confirme le versement ) . Après si ça nous chante, (et ça nous chantera sans doute pas) vous pourrez parler d'un accord...

le 21/06/2017 à 10:00
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L' ue s' est révélée d' abord autoritaire et comme tout ce qui se construit sur le mensonge et la non adhésion des peuples, finira dictatoriale puisque tous ses commissaires sont non élus .... L' histoire fourmille d' exem...

le 21/06/2017 à 14:39
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Je préfère la "dictature" de l'UE à celle de votre bêtise

à écrit le 20/06/2017 à 20:20
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so far so good... Qui peut croire qu'un accord négocié sera vraiment signé avant 2 ans? Plus les négociations vont avancer et plus les anglais vont être tentés de faire machine arrière quand ils vont réaliser ce qu'il vont perdre. L'opinion est dé...

le 21/06/2017 à 12:51
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"L'opinion est déjà en train de se retourner" : des preuves ? Sinon c'est une belle fake news

à écrit le 20/06/2017 à 19:28
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ils ont inventé le capitalisme sauvage et en pleurent quand cela ne les arrangent pas !

à écrit le 20/06/2017 à 18:46
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Ces négociations sont le résultat d'un périple dont seuls les Britanniques sont capables. Déjà en son temps, Tony Blair a amorcé la mèche du bâton de dynamite. A lire: https://www.europa-blog.eu/negociations-brexit-mensonge-blair-et-farage/

à écrit le 20/06/2017 à 17:33
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Les anglais ont raison de se barrer, les anglais inventeurs de la démocratie ont toujours été vent debout contre la machine à broyer la ...démocratie, en voulez-vous la preuve ....? Barnier n' est que le pourvoyeur surpayé de cette ...

le 20/06/2017 à 18:18
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Entièrement d'accord avec vous sur le diagnostic, et en plus ils ont les(anglais) 1 heure d'avance sur nous, c'est dire !!!!

le 21/06/2017 à 14:41
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Comparez l'UE à l'URSS, il faut oser. On ne va pas rentrer dans les détails, mais une petite différence par exemple - un post comme le votre vous aurez valu une déportation en Sibérie du temps de l'URSS. Et là vous voyez, en Europe, on peut cracher...

à écrit le 20/06/2017 à 16:18
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Les Britanniques sont européens mais ne veulent plus appartenir a cette zone administrative qu'est l'UE de Bruxelles! Qu'il y ai négociation ou pas, le Brexit sera effectif!

le 20/06/2017 à 16:35
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Bah oui, une fois l'article 50 invoqué il y a deux de négociations possibles. Après quoi, qu'un accord soit trouvé ou non, l'état quitte l'union de droit. C'est à dire se voit retiré tous les acquis communautaires. Seul possibilité, que les autres ét...

le 20/06/2017 à 23:17
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Sauf que si l'art 50 a été invoqué, RIEN interdit au gouvernement britannique de demander à l'UE d'interrompre le processus du Brexit, dès lors que la négociation fait apparaitre les inconvénients du Brexit... le gouvernement aura beau jeu de soumett...

le 21/06/2017 à 14:44
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Heureusement que les élus britanniques sont plus lucides que vous. Si ils sortent sans négo, et bien ils expulsent tous les européens installés chez eux, ils récupèrent leur retraité, toutes leurs industries font faillites face aux barrière douaniè...

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