Crise des migrants : l'Allemagne et la France reprennent l'initiative

Par latribune.fr  |   |  472  mots
Submergée par l'afflux de migrants, l'Europe semble décidée à réagir de façon plus coordonnée et efficace.
Après l'émoi suscité par la diffusion d'un enfant mort sur une plage turque, la France a décidé de rejoindre l'Allemagne dans sa volonté d'imposer des quotas contraignants aux pays de l'Union européenne. Ils cherchent néanmoins à se donner les moyens de distinguer les réfugiés politiques aux immigrés dits économiques...

La classe politique sous pression? L'émoi suscité par la diffusion dans tous les médias et les réseaux sociaux de cet enfant mort sur une plage turque a contraint le gouvernement français à réagir. En milieu de matinée, la présidence de la République a annoncé une réunion d'urgence, le jour-même, de tous les ministres concernés par cette crise humanitaire.

Des "quotas contraignants"

En milieu d'après-midi, François Hollande et Angela Merkel annoncent des initiatives communes. Ils soumettront le 14 septembre prochain des "quotas contraignants" au membres de l'Union européenne. Mme Merkel a ainsi déclaré au cours d'une conférence de presse alors qu'elle était en visite en Suisse:

"J'ai parlé ce matin au président français, la position franco-allemande que nous allons transmettre aux institutions européennes est que nous sommes d'accord que nous devons obéir à des principes de base, à savoir que ceux qui ont besoin de protection (...) la reçoivent et que nous avons besoin de quotas contraignants au sein de l'Union européenne pour se partager les devoirs, c'est le principe de solidarité."

Pour sa part, la présidence française a annoncé dans un communiqué que la France et l'Allemagne vont transmettre à Bruxelles "des propositions communes pour organiser l'accueil des réfugiés et une répartition équitable en Europe" et "rapprocher les normes pour renforcer le système d'asile européen".

Distinguer les réfugiés politiques de l'immigration économique

Cette initiative franco-allemande vise aussi à "assurer le retour des migrants irréguliers dans leur pays d'origine, et apporter le soutien et la coopération nécessaires avec les pays d'origine et de transit", a ajouté la présidence française. Dans son communiqué, elle ajoute que, pour les réfugiés qui cherchent à joindre l'Europe,

"les tragédies se succèdent aux drames. Des milliers de victimes ont péri depuis le début de l'année. L'Union européenne doit agir de manière décisive et conformément à ses valeurs".

La présidence française affirme encore:

"Ces hommes et ces femmes, avec leurs familles, fuient la guerre et les persécutions. Ils ont besoin de la protection internationale. Elle leur est due. Les conventions de Genève élaborées au lendemain de la guerre obligent tous les pays. L'Europe doit protéger ceux pour qui elle est le dernier espoir."

Mme Merkel, quant à elle, a tenu à préciser que "ceux qui viennent pour de pures raisons économiques, ne peuvent pas prétendre à une protection durable et doivent quitter le pays".

Elle effectue une visite officielle en Suisse, focalisée sur la question des migrants, les relations bilatérales et les relations de la Suisse avec l'UE après le vote de l'année dernière pour limiter l'immigration en Suisse.

(Avec AFP)