Crise en Irlande du Nord : Londres accuse Bruxelles et le traité du Brexit

Par latribune.fr  |   |  373  mots
(Crédits : CLODAGH KILCOYNE)
Quelques semaines seulement après la victoire des républicains du Sinn Fein, l'Irlande du Nord traverse une crise profonde où ressurgi la question de sa frontière avec l'Irlande. Pour Londres, il est impératif de revoir les clauses prévues par l'accord du Brexit concernant le statut de cette frontière, pour éviter une nouvelle guerre.

Deux semaines après la victoire du Sinn Fein aux élections locales d'Irlande du Nord, le gouvernement britannique tente de passer en force sur l'accord du Brexit qui accorde un statut particulier à cette région. Le ministre britannique en charge de l'Irlande du Nord a encore indiqué ce dimanche qu'il attendait de l'Union européenne qu'elle assouplisse sa position quant aux dispositions prises lors de l'accord du Brexit. Il accuse cet accord de susciter des tensions à Belfast, la capitale de l'Irlande du nord, depuis les élections locales. Londres menace d'agir unilatéralement, et ainsi enfreindre l'accord du Brexit, âprement négocié.

Selon le ministre, Brandon Lewis, cet accord empêche la formation d'un gouvernement à Belfast. Les unionistes (parti revendiquant l'appartenance à la couronne britannique) exigent une révision du traité.

"J'ai moi-même fait valoir ce point auprès de l'UE avant les élections. À mon avis, il était beaucoup plus facile d'obtenir un accord avant les élections qu'après", a-t-il dit au Sunday Telegraph. "L'idée que ça allait être plus facile après les élections était folle de la part de l'UE", a le ministre.

La paix menacée ?

L'accord du Brexit avait longuement buté sur la question de l'Irlande du Nord puisque le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne signifiait le retour d'une frontière entre le Nord de l'île et la République d'Irlande, qui elle, fait toujours parti de l'espace communautaire. Londres estimait qu'un tel scénario porterait atteinte au traité de paix signé en 1998 après des décennies de conflit larvé et sanglant.

D'un côté, Bruxelles s'est dit prêt à concéder des aménagements mais refuse de changer le traité sur le fond. De l'autre, Washington s'est également ému de la menace britannique. Nancy Pelosi, présidente de la chambre des Représentants, a prévenu qu'elle bloquerait tout accord de libre-échange si la paix était menacée. Les Etats-Unis ont envoyé une délégation diplomatique à Londres pour prévenir tout risque d'enlisement régional. Liz Truss, qui dirige la diplomatie britannique, a assuré cette délégation de "l'engagement indéfectible" de son gouvernement au respect de l'accord dit du vendredi saint et qui avait mis un terme au conflit irlandais.