Déficit public : Paris ne convainc (toujours) pas Bruxelles

Par latribune.fr  |   |  304  mots
Bruxelles prévoit toujours un déficit public à 3,4% du PIB en 2016 puis 3,2% en 2017, alors que la France a comme objectif 3,3% cette année et entend le ramener sous les 3% l'an prochain.
La Commission européenne a maintenu ses principales prévisions économiques pour la France, notamment celle d'un déficit public à 3,2% du PIB en 2017, dans l'attente de nouvelles mesures d'économies. De son côté, Bercy certifie que l'objectif d'un déficit sous les 3% l'an prochain sera respecté.

Dans ses prévisions économiques de printemps, reprenant les précédentes publiées le 4 février, la Commission européenne confirme que le déficit de la France devrait être ramené à 3,2% l'an prochain, sur fond de croissance du PIB à 1,3% en 2016 puis 1,7% en 2017.

La Commission attend des résultats

Ces prévisions de déficit restent toutefois en décalage avec celles de Paris, qui table sur un déficit à 3,3% en 2016 puis à 2,7% en 2017, sous la barre des 3% conformément aux exigences du pacte de stabilité européen. Toutefois, Bruxelles souligne que ses prévisions sont faites à "politiques inchangées". Ainsi, elles ne tiennent pas compte des mesures de correction insuffisamment spécifiées ou pas encore votées, par exemple les efforts sur les dépenses qui seront intégrés dans la loi de finances 2017.

Pour Pierre Moscovici, commissaire aux affaires économiques et financières, " la cible pour 2017 (ndlr : déficit sous la barre des 3%) est tout à fait jouable" :

"Je ne suis pas du tout inquiet pour cela, mais à la condition que la France maintienne le cap en matière de finances publiques de manière tout à fait sérieuse", a-t-il ajouté.

Chômage revu à la baisse

Concernant le taux de chômage français, Bruxelles l'anticipe désormais à 10,2% cette année puis 10,1% en 2017 (après 10,4% en 2015). Les prévisions d'hiver faisaient quant à elles état d'un taux de chômage à 10,5% puis 10,3% l'an prochain.

Si le chômage diminue ainsi cette année, c'est dû à l'effet bénéfique du "plan d'urgence pour l'emploi" annoncé en janvier par le gouvernement et qui "devrait déplacer temporairement une partie de la population active vers la formation", explique l'exécutif européen dans son rapport. La baisse se poursuivra en 2017 à la mesure de la faible progression de la croissance, estime la Commission.

(Avec AFP et Reuters)