Elections régionales de Berlin : Merkel à nouveau sanctionnée

La CDU perd 5,3 points, n'obtenant que 18% des votes. Cela ne profite pas à la SPD qui cède également plus de 5 points,à 23,1%, même si elle arrive en tête. Les Verts et Die Linke obtiennent respectivement 16,4% et 16,2% des voix. Mais le grand gagnant est le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui obtient 12,2% des voix et entre au parlement de la capitale.
Georg Pazderski, chef de file du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui obtient 12,2% des voix et dont plusieurs membres vont faire leur entrée au parlement de Berlin. L'AfD siège désormais dans les assemblées de dix des seize länder et prend date pour les législatives fédérales qui auront lieu dans un an.

 L'Union chrétienne démocrate (CDU) d'Angela Merkel a subi dimanche un second revers électoral en l'espace de deux semaines, lors des élections régionales de Berlin, où elle réalise son plus mauvais score depuis la réunification. Sa politique très contestée d'accueil des réfugiés fait en revanche les affaires des populistes d'Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui obtiennent 12,2% des voix et entrent au parlement de la capitale. Ils siègent désormais dans les assemblées de dix des seize länder et prennent date pour les législatives fédérales qui auront lieu dans un an.

"Cela ne fait aucun doute... Nous n'avons pas obtenu de bons résultats aujourd'hui à Berlin", a reconnu Michael Grosse-Brömer, membre du groupe CDU au Bundestag. "Je pense qu'il est dangereux de reporter les résultats de Berlin au niveau fédéral", a-t-il poursuivi, imputant ce revers à des questions de locales. Selon les projections de ZDF, la CDU a obtenu 18% des voix, soit 5,3 points de moins qu'en 2011.

La forte baisse du Parti social démocrate

Avec 23,1%, le Parti social démocrate (SPD) perd lui aussi plus de cinq points par rapport au dernier scrutin (28,3%), mais reste la première force parlementaire de la capitale. Il est en outre en mesure de former une nouvelle coalition avec les Verts (16,4%) et Die Linke (16,2%), ce qui relèguerait la CDU dans l'opposition.

Angela Merkel mise sous pression sur sa politique migratoire

Angela Merkel, qui pourrait solliciter un quatrième mandat consécutif à la chancellerie dans un an, va donc faire l'objet de pressions croissantes, notamment de la part de ses alliés bavarois de la CSU, qui veulent limiter l'accueil des migrants à 200.000 personnes par an. Comme dans son fief de Mecklembourg-Poméranie occidentale, où la CDU a subi un cuisant revers le 4 septembre, la décision d'Angela Merkel d'ouvrir les frontières allemandes à environ un million de réfugiés depuis un an a dominé la campagne électorale à Berlin.

De nombreux électeurs de la CDU s'interrogent sur le coût de leur prise en charge, sur leurs capacités d'intégration et, à la lumière des agressions sexuelles du Nouvel An à Cologne et des agressions revendiquées par l'Etat islamique en Bavière en juillet, qui ont fait 20 blessés, sur les conséquences de cette politique en matière de sécurité.

Rechercher une solution européenne

Merkel rejette le plafonnement proposé par ses alliés bavarois. La chancelière défend son approche consistant à rechercher une solution européenne par le biais d'un contrôle des frontières extérieures de l'UE, d'accords avec les pays de transit comme la Turquie et d'une répartition des réfugiés entre pays européens. Le bourgmestre-gouverneur sortant de Berlin, Michael Müller, a jugé vendredi qu'un score supérieur à 10% de l'AfD serait perçu dans le monde entier comme le signe d'une renaissance des nazis.

(avec Reuters)

Commentaires 3
à écrit le 19/09/2016 à 12:40
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Il ne fallait pas être grand devin pour prévoir que l'opinion allemande allait se retourner vivement sur les migrants, surtout après les attentats islamistes et les agressions du Cologne, entre autres problèmes.

à écrit le 19/09/2016 à 8:58
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Ça ne viendrait pas à l'idée de Madame Merkel d'impliquer l'Allemagne dans le conflit Syrien (au minimum financièrement) pour aider a une résolution du conflit. Ces réfugiés, en cas d'accord de paix, devront rester en Syrie et reconstruire leur pays...

à écrit le 19/09/2016 à 8:35
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Tout cela ne sera plus un scoop d'ici quelques mois, comme en France...Merckel a joué...et on va voir...

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