Gazprom coupe le gaz à la Lettonie

Par latribune.fr  |   |  429  mots
Des installations gazières russes. (Crédits : HANNIBAL HANSCHKE)
Après la Pologne et la Bulgarie, Gazprom n'alimente plus la Lettonie en gaz naturel. Une nouvelle confirmation que l'arrêt des livraisons de gaz russe en Europe n'est plus qu'une question de temps, même si Moscou joue à rendre l'approvisionnement en gaz incertain. Et de plus en plus faible à la veille d'un hiver de probables pénuries partielles d'énergie en Europe.

Le robinet de gaz russe se ferme progressivement à l'Europe. Gazprom a publiquement annoncé samedi avoir arrêté ses livraisons de gaz à la Lettonie sur fond de fortes tensions géopolitique entre la Russie, ses voisins baltes et l'Europe.

« Aujourd'hui, Gazprom a suspendu ses livraisons de gaz à la Lettonie (...), en raison de la violation des conditions de prélèvement du gaz », a déclaré l'énergéticien russe dans un communiqué sur Telegram sans donner davantage de détails. Les relations entre Moscou et les Etats baltes, anciennes républiques soviétiques, sont l'objet de vifs désaccords et d'une pression constante de la Russie présente militairement en mer Baltique, dans l'enclave de Kaliningrad et aux frontières des Etats baltes que la Russie considère comme appartenant à sa zone d'influence historique.

Le rattachement de la Lituanie, de l'Estonie et de la Lettonie à l'Union européenne, à l'Otan, leur ferme dénonciation de l'invasion russe en Ukraine et leur adhésion aux sanctions occidentales contre leur voisin russe est vécu comme un affront géopolitique par le Kremlin.

Le gaz, arme géopolitique en réponse aux salves de sanctions

Depuis plusieurs semaines, Gazprom a déjà significativement réduit ses livraisons de gaz russe à l'Europe via le gazoduc Nord Stream, principale voie d'acheminement entre les champs gaziers russes et l'Europe, à destination de grands pays très dépendant de la source gazière russe comme l'Italie et l'Allemagne. La compagnie avance des arguments variés, plus ou moins crédibles, comme le manque de certaines pièces mécaniques comme une turbine bloquée au Canada en raison des sanctions occidentales, ou des travaux de maintenance.

Englué dans un conflit sanglant en Ukraine qui lui vaut une salve inédite de sanctions économiques occidentales, le gaz constitue une arme stratégique pour la Russie. En rendant les livraisons plus faibles et plus aléatoires, Moscou n'hésite pas à en jouer pour mettre sous pression la situation énergétique de l'Europe à l'approche d'un hiver de probables pénuries partielles de gaz et d'électricité sur le Vieux continent. Le Kremlin se défend en expliquant que les sanctions occidentales empêche le bon fonctionnement des infrastructures de traitement et de transport du gaz en raison notamment de l'absence de pièces importées.

Si les exportations de gaz russe vers l'Europe, notamment vers l'Allemagne et l'Italie, sont en baisse constante depuis le printemps, elles sont même totalement arrêtées dans certains pays comme la Pologne, la Bulgarie et donc depuis ce samedi la Lettonie.

(Avec AFP)