
Il semble que l'exercice soit devenu le passage obligé de tout journaliste travaillant sur les questions européennes. Depuis quelques semaines, les colonnes des journaux s'emplissent d'articles à charge contre le ministre hellénique des Finances, Yanis Varoufakis. Le dernier en date est celui publié par le journal français de référence, Le Monde, qui titre, avec appel de une, sur « l'exaspérant Monsieur Varoufakis. »
L'agacement européen
Le schéma de ces articles est souvent le même : l'homme est jugé évidemment compétent (il est difficile de lui contester cette qualité, sauf à contester celle des habituels « clients » des journaux économiques), mais insupportable et absolument nul en négociations.
De nombreuses citations issues de Bruxelles suivent pour montrer combien, en effet, cet économiste grec est « agaçant » aux yeux des fonctionnaires et officiels européens, avec ses chemises bariolées, son ton docte et son « fort ego. »
Son crime principal, aux yeux de Bruxelles, est de ne pas avoir changé pour "rentrer dans le rang". Comme le « déplore une source européenne », pour reprendre l'article du Monde daté du mardi 12 mai, il a refusé de suivre le chemin de son prédécesseur Evangelos Venizelos, le président du Pasok, qui, lui avait "changé".
Pour finir, le portrait du ministre est celui d'une "rock star", d'un Icare médiatique attiré irrésistiblement par le soleil médiatique. Entre les lignes, le lecteur comprend que, si ce Yanis Varoufakis est si insupportable, c'est parce qu'il n'est qu'un narcisse superficiel qui fait son "show". Son rôle n'aura été que d'agiter les bras pour rendre les négociations aussi captivantes qu'une série américaine. Bref, ce ministre n'est qu'une sorte de clown, utile un moment, mais qui aurait fait son temps.
Le storytelling européen contre Yanis Varoufakis
Cette image a été construite soigneusement par l'Eurogroupe et la Commission depuis les premiers jours du gouvernement Tsipras. Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem n'a jamais caché qu'il n'avait pas digéré « l'humiliation » du 30 janvier, lorsqu'un Yanis Varoufakis, très à l'aise, l'avait surpris en proclamant la fin de la troïka.
L'acmé de ce storytelling a été la réunion de Riga du 25 avril, lorsque le ministre grec a été accusé par ses dix-huit collègues d'être à l'origine du blocage. Ce même storytelling, tissé avec soin par Jeroen Dijsselbloem le soir du 11 mai, a enfoncé le clou en notant les « progrès » des négociations une fois la « rock star » disparue.
Mais tout ceci n'est qu'un écran de fumée. Alexis Tsipras a été soucieux d'ôter rapidement un argument aux créanciers. Depuis, les négociations n'ont en réalité pas véritablement avancé. La situation reste la même : les négociations n'avancent que parce que la Grèce fait des concessions. Yanis Varoufakis ou pas, les blocages demeurent : la Grèce refuse toujours les « réformes » des retraites et du marché du travail que lui réclament ses créanciers.
Yanis Varoufakis n'était, en réalité, pas le problème. Son rejet était le symptôme d'un rejet politique du nouveau gouvernement grec.
Le miroir amer tendu par le ministre à ses collègues
La réalité du « problème Varoufakis » est donc ailleurs. Elle peut se décliner en plusieurs points.
Le premier est la détermination du ministre-économiste à placer ses collègues devant leurs responsabilités. En 2010, Yanis Varoufakis s'était opposé aux « plans de sauvetage », jugeant, non sans raison, comme il le soulignait dans son ouvrage Le Minotaure Planétaire*, que "les remèdes que l'Europe applique sont pires que le mal". Pour lui, il était donc urgent - et c'était la tâche à lui assignée par Alexis Tsipras - de rompre avec la logique du « programme » qui a conduit la Grèce dans une spirale déflationniste et a détruit une grande part de sa capacité productive. D'où les coups de boutoir assénés à ce système lors des premiers jours du gouvernement : le refus de discuter avec la troïka, les demandes de restructuration de la dette, le blocage de l'Eurogroupe sur la question du "programme existant".
Pour les collègues de Yanis Varoufakis, cette remise en cause de la logique en place depuis 2010 est inacceptable. D'abord parce que cette logique est le ciment de l'Eurogroupe, lequel n'a jamais fait de mea culpa sur cette politique. Mais surtout parce que cette politique remettait en cause un autre storytelling européen : celui de la reprise de l'économie grecque grâce aux "réformes qui portent enfin leurs fruits". Or, Yanis Varoufakis, en bon économiste, sait parfaitement que cette « reprise » est à la fois de façade et fragile. Après un effondrement économique inédit en temps de paix, seul un effort d'investissement massif au niveau européen allié à une restructuration de grande ampleur de la dette peut réellement contribuer à redresser le pays. Mais cette vision s'oppose à la pensée dominante de l'Eurogroupe: la purge est nécessaire et doit être menée jusqu'au bout pour qu'advienne "la croissance saine".
Yanis Varoufakis est donc, dans l'Eurogroupe, un corps idéologique étranger qui leur tendrait le miroir hideux des erreurs de l'Europe depuis 2010. En réclamant un changement de politique envers la Grèce, le ministre hellénique prend des allures de mauvaise conscience insupportable venant briser le mythe de la reprise radieuse qui succède à l'austérité.
Et pire, il s'entête. Et c'est là tout le sens de la déploration de la "source européenne" citée par "Le Monde" : en 2011 aussi, Evangelos Venizelos avait tenté de mettre en garde contre ces erreurs. Mais, heureusement, il était rentré dans le rang. Et l'on avait pu continuer cette politique insensée qui a ruiné la Grèce.
Quatre ans plus tard, Yanis Varoufakis ne peut accepter de faire la même erreur. Et c'est pourquoi il fallait l'écarter.
L'obsession de la justice sociale
Pourquoi cet entêtement ? Principalement, parce que le ministre a une obsession - et c'est sa deuxième faute devant les créanciers-, celui de la justice sociale. Sa position est que l'austérité pratiquée depuis cinq ans en Grèce a surtout fait payer les plus pauvres.
Des études sont, du reste, venues lui donner raison. Il sait que la nature de la reprise ne pouvait guère renverser la vapeur et, là aussi, il demande donc une action urgente. D'où son insistance, dans les deux premiers mois du gouvernement, à intégrer aux discussions avec l'Eurogroupe le traitement de "l'urgence humanitaire". Son ambition affichée est politique : le développement de la pauvreté et la paupérisation des classes moyennes font évidemment le jeu des extrêmes.
La position du ministre grec est alors simple : l'Europe doit utiliser la victoire de Syriza comme une chance en écoutant ses propositions « modérées » afin d'éviter d'avoir à traiter avec les extrêmes, du type Aube Dorée. Le 5 février, devant Wolfgang Schäuble, il met ainsi en garde :
« Quand je reviendrai chez moi ce soir, je me trouverai devant un parlement dans lequel le troisième parti n'est pas un parti néo-nazi, mais un parti nazi. »
Mais ce discours est inaudible au sein d'un Eurogroupe qui juge précisément que les Grecs sont déjà aux mains d'extrémistes qu'il faut mater (en avril, un officiel déclarera qu'Alexis Tsipras doit rompre avec son aile gauche). Les ministres de la zone euro n'y voient qu'un chantage à Aube Dorée pour leur arracher des concessions.
Surtout, le traitement « social » de la pauvreté est, pour les Européens, une erreur. Là encore, l'idéologie joue à plein. Dans la vision de l'Eurogroupe, la lutte contre la pauvreté vient naturellement après, c'est une conséquence de l'assainissement et de la libéralisation de l'économie. Ces deux éléments créent de la richesse qui, in fine, se répand dans les couches les plus basses de l'économie. La patience est donc une obligation. Mieux même, tout traitement « social » de ce problème freine la mutation « structurelle » nécessaire en accroissant le rôle de l'Etat et en créant des distorsions sur le marché de l'emploi.
Bref, les demandes de Yanis Varoufakis ne sont que du misérabilisme au mieux, du populisme au pire. On aura la preuve évidente de cette idéologie à la mi-mars lorsqu'un fonctionnaire européen tente de stopper la loi de lutte contre l'urgence humanitaire.
Sur ce plan, Yanis Varoufakis a finalement eu raison des créanciers, la loi est passée. Mais cette victoire n'est que partielle: la lutte contre la pauvreté doit passer par un changement de politique, donc par la remise en cause de la logique du programme.
Un problème personnel qui cache un fossé idéologique
Le troisième point de rupture avec Yanis Varoufakis: il a en réalité payé sa cohérence. Le ministre hellénique n'a jamais abandonné ses objectifs. Jusqu'à ce lundi 11 mai au soir où il a répété que les deux « lignes rouges » d'Athènes étaient la fin du cercle vicieux déflationniste et la meilleure répartition de l'effort. Bref, les deux précédents points de rupture.
A chacune de ses listes de réformes, toutes rejetés par l'Eurogroupe, il a pris en compte ces deux éléments: meilleure justice dans la répartition de l'impôt, lutte contre l'évasion fiscale des entreprises et des plus aisés, facilitation de la reprise par la mise en place d'un traitement des arriérés fiscaux pour les PME et les particuliers...
Le cœur du rejet de ces listes, comme celui de l'agacement que susciterait Yanis Varoufakis, ne réside pas en réalité dans les chemises fantaisie du ministre ou dans son aspect décontracté de rock star. Il repose sur des fondements idéologiques. Les créanciers européens ne veulent pas admettre leurs erreurs passées, car c'est tout le fondement de leur logique économique qui s'effondrerait alors. Ils ne peuvent donc admettre les positions de Yanis Varoufakis. La volonté de le discréditer en permanence n'est donc pas le fruit d'une logique personnelle.
Les leçons du François Hollande de 2012
Beaucoup cependant s'interrogent sur le style trop « agressif » du ministre grec. La critique est fréquente du manque de « sens politique » de Yanis Varoufakis, qui n'a pas accepté les règles en vigueur à Bruxelles pour les contourner.
Ceci s'explique cependant aisément par le précédent français. Comme il l'avait souligné, dix jours avant l'élection, dans un entretien accordé à "La Tribune", Yanis Varoufakis a été marqué par les suites de l'élection de François Hollande qui, selon lui, n'a "rien tenté" contre la logique austéritaire. Du coup, la stratégie du compromis du président français en 2012, qui s'est soldée par un échec patent (le fameux "pacte de croissance" dont l'existence reste à prouver) est devenu la stratégie à éviter par excellence.
Face à un blocage idéologique, le ministre grec a tenté de forcer la décision en prenant d'emblée des mesures fortes, comme la dissolution unilatérale de la troïka. Le succès de cette stratégie n'est pas certain, mais elle a clairement mis les Européens dans l'embarras, les confrontant aux conséquences ultimes de leur propre fermeté.
La réalité de la stratégie européenne
En réalité, derrière ce durcissement, la position de Yanis Varoufakis était une des plus modérée au sein de Syriza. Le ministre grec a toujours été défavorable à la sortie de la zone euro, il a toujours proposé une solution européenne au problème grec.
Alexis Tsipras aurait pu nommer Costas Lapavitsas, par exemple, un économiste de Syriza clairement partisan de l'annulation de la dette et de la sortie de l'euro. Les créanciers auraient alors pu paniquer.
En détruisant Yanis Varoufakis, les Européens ont dévoilé leur but: non pas trouver un « compromis » raisonnable, mais mettre au pas un gouvernement qui ne leur convient pas. Comme le souligne dans la préface à l'édition française du Minotaure Planétaire, Yanis Varoufakis, "l'Union européenne a, de longue date, pris l'habitude de considérer la démocratie comme un luxe et un désagrément".
Précisez:la troïka,les "institutions " les grands financiers etc...en lesquels on est nombre d" européens à ne pas se reconnaitre du tout.
Tout comme j'en ai plus qu'assez de lire "Bruxelles" ou, encore pire - lu ce matin - "les bruxellois"!!!! Nous souffrons déjà bien assez de la présence des Institutions Européennes ici (augmentation des loyers, embouteillages épouvantables à chaque réunions, quartiers bloqués....) nous n'avons rien à voir avec les décisions prises par "l'Europe"!
Il faut croire que Le Ministre des finances Allemand, lui, connaît la chanson...
Quelques fausses notes monsieur Schäuble?
http://blogs.mediapart.fr/blog/pplmoko/180515/varoufakis-naif
de plus, vous croyez que c'est en affamant et tuant les populations (par manque de soins, de nourriture...) qu'on va redresser un pays?
personnellement, je n'ai jamais vu un mort consommer plus...
Tsipras , a raison de jouer la montre .Si l’Europe ne veut plus rien faire pour la Grèce, celle ci fera défaut , avec les conséquences néfastes pour l’union européenne. La Banque centrale européenne a mis récemment beaucoup de liquidités sur les marchés, mais la croissance reste faible. Le problème c’est qu'en cas de crise liée à un défaut de la Grèce, ou à sa sortie, l’Europe n’a plus de cartouches. Elle ne pourra plus forcément faire de « quantative easing » pour relancer la machine.
Citation 1 :
« Il y a une procédure spécifique avec le FMI. Dès qu’il y a un retard de paiement, le pays concerné perd le droit d’utiliser les ressources du Fonds ou de présenter une nouvelle demande d’assistance, jusqu’à ce que les arriérés soient payés ».
Citation 2 :
« Dès lors qu’il y a défaut de paiement, l’accès aux marchés financiers est-il automatiquement fermé au pays concerné? Ce n’est pas mécanique, mais c’est une conséquence assez logique car le pays en défaut perd davantage en crédibilité et en solvabilité. La Grèce est déjà quasiment coupée du marché. Elle ne peut plus émettre que des obligations à très court terme et il n’y a plus que des banques grecques pour les acheter. »
Citation 3 :
« Et il y a une notion stipulant que si jamais Athènes faisait défaut sur ses paiements au FMI que ce soit en remboursement de capital ou de paiements d’intérêts, les partenaires européens pourraient mécaniquement exiger le remboursement immédiat de tout ou partie des prêts déjà accordés par le FESF. A savoir 141,8 milliards d’euros. Ce qui veut dire que la Grèce se trouverait en défaut total. Une sortie de la zone euro (Grexit) serait plus coûteuse encore. Pour garantir la libre circulation d’un euro et l’égalité de sa valeur dans toute la zone euro, un système de paiement transfrontalier baptisé Target 2 a été mis en place qui se solde quotidiennement par des créances ou des dettes entre les différentes banques centrales des pays concernés. Or, la banque centrale de Grèce vient de mettre à jour son bilan pour le mois de mars qui fait apparaître que l’on est revenu au plus fort de la crise de 2011-2012 avec une dette de 96,4 milliards d’euros à l’encontre de la BCE. En comparaison, la Bundesbank se trouve avec une créance de 531,7 milliards d’euros. C’est comme cela que les pertes peuvent devenir colossales ! ».
Dans la situation calamiteuse, impossible, où se trouve la Grèce aujourd’hui ce n’est pas elle qui aurait le plus à perdre à sortir de l’euro en se mettant en défaut sur la dette, avant de demander à la renégocier. L’accès aux marchés financiers lui est déjà coupé, les dettes sont à rembourser, l’euro est surévalué pour l’économie grecque et elle doit se soumettre aux désidératas des créanciers au lieu de développer sa propre stratégie économique, encore faudrait-il en avoir une en cas de sortie de l’euro. Pour l’instant les autorités européennes peuvent se réjouir que la Grèce continue de s’entêter à rester dans la zone euro, contre ses propres intérêts.
Ce n'est pas ainsi que l'on tisse une comunautée économique ET culturelle
un gars qui explique qu'il veut de l'argent car il a de gros besoins, tout en expliquant qu'il ne va pas rembourser car c'est pas son truc, ca pose un gros pb
alors le fait qu'il traite tous ceux qui refusent de le financer gratuit de nazis, ca n'est effectivement que la cerise sur le gateau, le pb est effectivement dans la divergence de vue, vu qu'il ne voit pas bien la situation de son pays
Sinon je vous l'accorde, mon anglais est perfectible, mais il n'y vraiment que les gens qui n'ont jamais voyagé pour croire qu'on devient bilingue en partant bosser un an aux USA !
Il faut prendre des mesures courageuses à l'intérieur contre le pouvoir économique et montrer à l'extérieur que si la CE ne fait pas de concessions, la Grèce est disposée à quitter l'euro.Sans menace crédible d'abandon de l'euro,la CE ne cédera pas.C'est une partie de poker menteur.
Finalement on devrait finir par appliquer la solution de Costas Lapavitsas, à moins qu’un choisisse l’autre alternative suicidaire qui est la soumission aux créanciers dans l’esclavage perpétuel de la dette. Mais cette sortie de l’euro, si elle intervient, se fera dans les conditions les plus difficiles possibles car on aura encore perdu du temps, on aura encore enfoncé l’économie du pays en l’ayant amené également au bord de l’asphyxie financière. La stratégie folle de l’actuel gouvernement grec est celle de quelqu’un qui s’est mis volontairement une corde autour du coup avec un mécanisme qui le sert de plus en plus, en espérant que quelqu’un à qui il doit de l’argent finira par lui en demander moins pour lui éviter la mort, ce qui lui permettrait de s’enlever la corde qu’il s’est mis au coup. Il est clair que celui à qui il doit de l’argent devait refuser, malgré tout, de réduire sa dette pour éviter que cela donne des idées à d’autres débiteurs.
Les banquiers sont plus cupides qu'il y a 10 ans ? Les paradis fiscaux ont augmenté ? La fraude fiscale nous submerge plus qu’auparavant ? La démocratie diminue en Europe ?
Non pas du tout, c'est sans doute pour cela que vous prévoyez votre arrivé aux affaires !
Peut être parce que l'Allemagne pour ne citer qu'elle faisait pleuvoir les millards de pot de vin sur la Grece, et que les gouvernements precedent n'étaient que des pantins au service de ces memes pays ? La Grece s'est ruiné, mais l'argent est bien parti quelque part ! Trouvez le et vous aurez les coupables !
Pas les grecs par contre, qui a l'epoque avaient violemment manifestés contre l'euro !
Quant aux commentaires qui prétendent que cela va bien dans d’autres pays tels l’Espagne, le Portugal, l’Italie, ou la France, il n’a pas bien dû visiter ces pays, ou alors s’est contenté de fréquenter les quartiers huppés pour ne pas voir la misère qui s’étend plus chaque jour, les inégalités qui se creusent, le retour de la faim, etc. Ouvrez donc les yeux, déplacez-vous pour réellement voir les choses, au lieu d’éructer votre idéologie sans le moindre lien avec la réalité vécue par la majorité.
Voyagez, vous verrez, vous apprendrez plein de choses !
Les tords sont partagés, nous n'allons pas le nier. Les gouvernements grecs ont trop emprunté, le pays a vécu à crédit de part la facilité d'emprunt. Cela ne vous rappelle rien récemment ? Allez, cherchez un peu, un pays pourtant oh combien puissant...Si si, aux USA aussi, beaucoup ont vécu (et vivent toujours) à crédit. Nos fameux subprimes, d'où tout est parti à la base.
Que la Grèce doive faire des réformes surement, notamment au niveau des plus fortunés (tiens, encore eux).
Mais refuser, au nom d'une idéologie, d'aider les plus nécessiteux, c'est pousser la Démocratie au suicide. Même moi, jeune européen convaincu, dans un relatif confort en France, je ne peux pas soutenir l'Eurogroupe et j'ai peur de ceux qui, mourants de faim, n'ayant plus rien à perdre, mènent de vrais nazis au pouvoir, partout en Europe et détruisent le rêve de paix et de prospérité.
Les solutions proposées ne portent pas leurs fruits et ce n'est pas parce que la "situation économique" est bonne que cela veut dire que le pays va bien. L'exemple du RU, avec ses nombreux contrats 0 heures le montre bien.
Que cela ne soit pas facile à avaler pour des personnes qui ici, ou dans les centres de pensée dominants pensent qu'il faut purger un pays/peuple pour ensuite que tout reparte c'est normal. L'échec de la Grèce ne les effraie pas, mais Syriza est le spectre de la possibilité d'une remise en question de leur pouvoir.
Voilà pourquoi certains ici sont si véhéments à défendre l'Eurogroupe et accuser la Grèce. Elle a des tords, mais ici et maintenant, ce sera l'Autocratie/la Démagogie/l'Idéologie contre...et bien contre l'humain, contre la Démocratie. Dans l'histoire, les hommes ont prouvé qu'ils pouvaient renverser bien plus qu'une banque...n'oubliez jamais ça !
Mais vous parlez de quelle planète au juste, car personnellement ce n'est pas celle sur laquelle je vis actuellement.Avez vous été dans ces différents pays que vous citez ces derniers mois, ou c'est simplement des informations que vous picorez à droite et à gauche?
Allez voir de vos propres yeux la précarité, la misère qui règne quotidiennement dans ses pays, et peut être que vous n'allez pas en croire vos yeux de voir tous ses chômeurs, tous ses sans logis, tous ses demandeurs qui font la queue devant les banques alimentaires pour survivre, tous ses démunis sans aucune couverture maladie, tous ses travailleurs pauvres qui n'arrivent plus payer leur échéancier et qui perdent leurs maisons.
Il est certain que si vous regardez juste les chiffres du CAC 40, oui dans ce cas tous ses pauvres paraissent invisibles à vos yeux et aux yeux de cette société vouée à l'échec crise après crise, sans en tirer aucune leçon, et la prochaine crise qui arrive sera encore plus dévastatrice, il suffit juste de voir le montant des produits toxiques des banques qui dépasse de loin ceux de la crise de 2008, et nous verrons bien si tous ses pays vont rester debout.
Et puis c'est pas parce que mon voisin pense comme moi qu'il a raison.
Je veux bien le croire mais que l'on m'explique alors pourquoi l'Espagne, le Portugal et l'Irlande à qui aucun cadeaux n'a été fait s'en sortent et ont un PIB positif alors que la Grèce qui a eu un effacement de dette privée supérieur à 100 milliards voit tous les feux économiques et sociaux passés au rouge ?
Les uns ont suivit les conseils du FMI et de l'Eurogroupe et s'en sortent (avec dureté !) et l'autre a refusée mais ne s'en sort pas (avec encore plus de dureté) !!!
Ah, bon! Avec quel argent ? L'année dernière j'étais imposée à 3,52% cette année je passe à 6% !! Quasiment le double .Une économie saine ?
De plus la Russie n'a jamais eu vocation a voler au secours de la Grece, d'ailleurs Poutine et Tsipras ont bien toujours pris soin de répéter que la solution au problème de la Grece était européenne.
Ceci dit les investissements Russe dans le pays sont en hausse, et le futur pipeline rapportera la bagatelle d'un demi milliards d'euros par an. Toujours bon a prendre !
Le fondement du libéralisme, c'est in fine de faire payer les pauvres et réduire leur libertés, c'est globalement ce qui est voulu pour cette Grèce gauchisante
Pour qu'il y ait quelques riches, il faut beaucoup de pauvres, il en faut même de plus en plus puisqu'on nous dit que les riches sont de plus en plus riches. On comprend donc que la "révolte" grecque ne soit pas du goût de l'Eurogroupe, qui prend un risque, car une sortie de la Grèce pourrait être contagieuse, en plus de s'asseoir sur un défaut de 340 Milliards d'euros. Je vais me répéter, mais de plus en plus de monde comprend que l'UE est anti-démocratique. Et il faut que ce soit un parti dynastico-clanique (FN) qui le clame.
Démocratiquement, on fait mieux, les grecs n'ont pas a payé pour des décisions qui leur ont été imposées !
Ici, il s'agit on discute pour libérer la dernière tranche de 7,2 milliards (ça fait au moins 100 fois que je le répète) du prêt de 130 milliards accordé et signé en 2012.
Qu'est ce que l'engagement du gouvernement grec actuel vient faire là-dedans? D'autant plus que le 20 février 2015, ils (gouvernement grec et créanciers) se sont mis d'accord sur ce qui devait être fait, et les grecs ont parfaitement fait ce qu'il fallait. Ce sont les créanciers qui ne respectent pas l'accord du 20 février.
Enfin, vite le référendum, que ce jeu se termine. Là, ce sera DEFINITIVEMENT LA FIN, plus aucun moyen de revenir en arrière! Je donne de 60 à 70% en faveur du gouvernement grec!
Heureusement que De Gaulle n'a pas honoré les engagements de Pétain !
Imposées par des grecs qu'ils ont élus.
Serait ce donc aux autres européens de payer pour les grecs?
Curieux argument!!
Loukas Papadimos, premier ministre successeur de Papandreou, ancien de Goldman Sachs (c'est lui qui pilotait d'ailleurs le maquillage des comptes de la Grece lors de son entrée dans l'euro), n'a pas été élu, il a été nommé sur conseil de la Troika, sans vote, sans élections.
Et c'est lui qui a mis en place tout le programme d'austérité et la soit disant aide du FMI et de l'Europe.
D'ailleurs même Schauble le demande, alors pourquoi attendre?
Et je vous rappelle a tout hasard que la Grece a existé pendant presque 4000 ans sans l'euro trop de problèmes.
Ceci dit les albanais sont plus libres et plus sains que les grecs, alors ils feraient mieux de temps en temps de s'en inspirer.
Vous n'êtes pas Grec, sinon vous sauriez que la Grèce produit - entre autres - des drones Pegasus et les tuyères de l'avion furtif européen (Hellenic Aerospace Industry), des frigos et des lave-linges(Pitsos), des équipements électroniques de haute-technologie (Intracom), des voitures (La Pony de chez Namco), des médicaments vendus dans le monde entier (Pharmaten, Famar, Vianex, Specifar et plein d'autres labos), des vélos (Ideal Bikes) etc...
Première industrie d'embouteillage de sodas d'Europe à Athènes (Hellenic Bottling Company), plus grande cimenterie d'Europe à Volos (Hiraklis). Sans parler du Pirée et des chantiers navals (Hellenic Shipyards).
A faire valoir ce que de droit dans la campagne de désinformartion sur le peuple grec.
De 22,2% en 2006, elle est passée à 16.9% en 2009. 13.8% en 2013. L'essentiel de l'effondrement de la part de l'industrie dans le PIB est du à la crise de 2007 et a eu lieu _avant_ la mise en oeuvre des plans d'austerité. Peut-être tout simplement parce que cette industrie ne reposait sur rien hormis la bulle de crédit et les subventions largement allouées par l'Europe.
@ Lionel Gilles
Top 10 des plus grosses compagnies grecques en 2013:
4 banques (regardez leur capitalisation, à ce niveau là c'est comique)
1 entreprise de fabrication de bouteilles de coca
L'EDF et le France Telecom local
2 entreprise pétrolières de seconde zone
et mon préféré: La FDJ locale. Oui, la boite qui organise le loto grec est dans le top 10 des plus grosses entreprise du pays:-)
Que des géants mondiaux quoi. La Grèce peut quitter l'Europe tranquille.
"Que des géants mondiaux quoi" : forcement, avec une chute de 91% de la capitalisation boursiere totale due aux résultats fantastiques de l'austérité, il ne doit plus rester grand chose ... Mais tiens, voyons voir le top 10 français : 4 banques, un groupe d'assurance, EDF, 2 autres groupes liés a l'énergie, carrefour et PSA.
A peu près le meme type de répartition donc que la Grece, a la différence de capitalisation prêt, mais n'oubliez pas que la grece, c'est 6x moins d'habitants que la France, donc qu'est ce qui vous choque ?
Je ne comprends pas votre obstination a vouloir sans cesse critiquer la Grece (on vous trouve dans tous les sujets concernant la Grece), vous avez un intérêt personnel a procéder de la sorte, ou c'est juste une obsession ?
La cohérence de Syrisa aurait depuis le début dû être de faire défaut sur la dette du pays et de sortir ipso facto de la zone euro. Je pense encore et toujours que le courage leur manque.
Malgré tout, c'est la démocratie, inventée par les grecs et respectée par Tsipras. Il préfère faire changer les consciences plutôt que forcer la main.
Quand a la sortie de l'euro, l'histoire vous donne tort. Un article récent de bloomberg analyse les sorties d'union monétaire depuis 1945 (il y en a eu 70), et a part de TRES TRES rares cas, dus essentiellement a d'autres facteurs comme des guerres civiles, tous les pays ont connu une hausse du PIB des la première année de leur sortie. On parie que ce sera pareil pour la Grece ?