L'Islande renonce officiellement à l'Union Européenne

Par latribune.fr avec AFP  |   |  370  mots
A son arrivée au pouvoir en 2013, le Premier ministre islandais David Gunnlaugsson avait prévenu de sa volonté d'interrompre le processus d'adhésion à l'UE.
Lancé en 2009, le processus d'adhésion a été interrompu à l'arrivée d'un gouvernement eurosceptique à la tête du pays en 2013.

Un "non" définitif. L'Islande a annoncé jeudi 12 mars avoir retiré sa candidature à l'Union européenne, deux ans après l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement eurosceptique de centre droit qui promettait de mettre un terme au processus lancé en 2009.

Le ministre des Affaires étrangères, Gunnar Bragi Sveinsson, a indiqué dans un communiqué avoir fait part de cette décision à la Lettonie, qui préside l'UE et qui en a informé la Commission européenne.

"Les intérêts de l'Islande sont mieux servis en dehors de l'Union européenne", a écrit le ministère sur son site internet.

Quotas de pêche

Un gouvernement de gauche avait déposé sa candidature à une époque où une grave crise financière avait ébranlé la confiance des citoyens dans leurs institutions, et suscité l'envie de rejoindre la zone euro au vu de la chute de la valeur de la couronne.

Mais une question est toujours en suspens: comment combler le fossé entre Bruxelles et Reykjavik sur les quotas de pêche, pilier de l'économie islandaise. Ce sujet épineux n'a jamais été abordé lors des négociations entre juin 2011 et janvier 2013. Dès son accession au pouvoir en avril 2013, le parti de centre droit avait mis un terme aux discussions.

Car la pêche est redevenue un secteur essentiel de l'économie islandaise avec l'effondrement de son système financier. Son poids dans le PIB est passé de 4,7 % en 2008 à 7,1 % en 2012 et 42 % des exportations islandaises sont des produits de la pêche. Or, l'entrée dans l'UE aurait signifié l'adoption de quotas de pêche plus restreints. Mais compte tenu du poids économique de ce secteur, Reykjavik veut continuer à disposer de cette liberté

Référendum avorté

Le Parti du progrès (centriste et agrarien) du Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson est farouchement opposé à l'Union européenne tandis que le Parti de l'indépendance (conservateur, proche des milieux d'affaires), plus divisé, a tenté d'imposer l'idée d'un referendum qui n'aura pas lieu.

L'Islande a dit vouloir maintenir "des relations et une coopération étroites" avec l'UE, avec laquelle le pays est lié via l'Association européenne de libre échange (AELE) et la convention de Schengen qui permet la libre circulation des personnes.