La Grèce paiera les 460 millions d'euros dus au FMI le 9 avril

Par latribune.fr  |   |  691  mots
La Grèce s'est engagée à verser les 460 millions d'euros dus au FMI le 9 avril, a annoncé dimanche Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire internationl, à l'issue d'une rencontre à Washington avec le ministre des Finances Yanis Varoufakis.

La Grèce s'est engagée à verser les 460 millions d'euros dus au FMI le 9 avril, a annoncé dimanche Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire international, à l'issue d'une rencontre à Washington avec le ministre des Finances Yanis Varoufakis. Depuis trois semaines, une rumeur - alimentée par une lettre alarmiste du Premier ministre grec Alexis Tsipras à la chancelière allemande Angela Merkel le 15 mars, prévenant que le pays pourrait ne pas honorer ses prochains remboursements - laissait entendre qu'Athènes ne serait pas en mesure d'honorer l'échéance du 9 avril. Pour autant depuis jeudi dernier,  plusieurs sources indiquaient qu'Athènes serait en mesure de le faire.

"Le ministre Varoufakis et moi avons échangé nos points de vue sur les développements en cours et sommes d'avis qu'une coopération effective est dans l'intérêt de tous", déclare Christine Lagarde, dans un communiqué.

Et de conclure que nous "avons convenu que l'incertitude n'est pas dans l'intérêt de la Grèce et je salue la confirmation du ministre que le versement dû au Fonds sera effectué le 9 avril".

Conséquences difficilement calculables

Un défaut aurait des conséquences difficilement calculables, selon les économistes. Les craintes sont alimentées par la fuite des capitaux récemment constatée dans les banques grecques (25 milliards de décembre à février) et les moindres rentrées d'impôts dans les caisses de l'Etat.

Athènes devra encore trouver quelque 13 milliards d'euros d'ici fin août pour le FMI et la BCE notamment, tout en renouvelant les bons du Trésor à trois et six mois, et en faisant tourner l'Etat.

Dernière tranche d'aide de l'Union européenne

La Grèce attend de l'UE le versement d'une dernière tranche d'aide de 7,2 milliards d'euros, dans le cadre des plans d'aide de 240 milliards d'euros accordés par l'Europe et le FMI depuis 2010. La négociation est difficile avec les autres pays de l'Union européenne et Athènes semble chercher d'autres appuis : après Christine Lagarde, Yanis Varoufakis doit rencontrer ce lundi des responsables du Trésor américain, dont Nathan Sheets, sous-secrétaire au Trésor américain chargé des affaires internationales.

Il s'entretiendra aussi avec Caroline Atkinson, la conseillère de Barack Obama pour les affaires économiques internationales.

Un porte-parole de Yanis Varoufakis avait expliqué samedi à l'AFP que celui-ci voulait associer le FMI au déroulement des négociations en cours avec l'UE, et qu'il était "normal" de présenter les réformes envisagées aux Etats-Unis, premier actionnaire du FMI.

Réformes

Le nouveau gouvernement grec de gauche radicale doit présenter d'ici à la fin avril à l'Eurogroupe une liste de réformes suffisamment convaincantes pour obtenir la dernière tranche d'aide européenne de 7,2 milliards d'euros.

Le Fonds monétaire international, lui, a des versements prévus à la Grèce jusqu'en 2016.

Le FMI est souvent apparu plus compréhensif que certains créanciers européens comme l'Allemagne. Quant au gouvernement américain, il souligne à toute occasion le rôle "stabilisateur" précieux de la Grèce à l'est de l'Europe.

Alexis Tsipras en visite en Russie

La visite de Yanis Varoufakis à Washington précède de peu celle à Moscou d'Alexis Tsipras. L'annonce de cette visite avait surpris, le Premier ministre ayant déjà prévu de se rendre en Russie en mai pour les festivités du 70e anniversaire de la victoire des Alliés.

Le président du Parlement européen Martin Schulz, interrogé par le journal allemand Hannoversche Allgemeine Zeitung, a demandé à Alexis Tsipras de "ne pas mécontenter ses partenaires européens" en risquant de rompre l'unanimité de l'UE vis à vis de la Russie. Cela alors que la liste de réformes mise au point par la Grèce et la récente visite d'Alexis Tsipras à Berlin "plaçaient Athènes en position de retrouver confiance et crédibilité".

Dans une interview au Rheinische Post, le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel a préféré minimiser le risque stratégique : "Je ne peux imaginer que quiconque à Athènes soit prêt à tourner le dos à l'Europe pour se jeter dans les bras de la Russie", a-t-il dit.