Le déficit public espagnol dérape

Par latribune.fr  |   |  415  mots
Le déficit public sera supérieur de 0,5 point à ce qui était prévu.
Le gouvernement espagnol table désormais sur un déficit budgétaire de 3,6% en 2017, soit 0,5 point de plus que prévu initialement. Il a également abaissé sa prévision de croissance à 2,9%, contre 3,2%.

L'Espagne prévoit un déficit budgétaire de 3,6% en 2017, un demi-point de plus que les 3,1% auxquels elle s'était engagée, dans un budget provisoire transmis samedi à la Commission européenne par le ministère de l'Economie.

Madrid, qui a déjà frôlé une amende de la Commission européenne pour ne pas avoir respecté ses engagements en 2015, évoque pour justifier ce nouveau dérapage la situation du gouvernement sortant, chargé des affaires courantes après près de dix mois de blocage politique et qui ne peut pas réaliser de coupes budgétaires ou augmenter les dépenses.

Des mesures insuffisantes

Le rapport consulté par l'AFP reconnaît que les mesures envisagées par le gouvernement, notamment un prélèvement anticipé de l'impôt sur les sociétés dont il espère tirer 8 milliards d'euros, ne seront pas suffisantes et "devront être nécessairement complétées par le nouveau gouvernement".

Depuis le début de la crise économique en 2008, le déficit de l'Espagne a toujours été supérieur aux engagements européens du pays, quatrième économie de la zone euro.

La Commission européenne a brandi à plusieurs reprises la menace de sanctions comme la suspension des fonds structurels destinés à l'Espagne si elle ne respectait pas ses engagements.

Chômage et croissance molle en perspective

Madrid avance également des prévisions macroéconomiques plus pessimistes. La prévision de croissance du PIB est ramenée à 2,9% pour l'année 2016, alors que la banque centrale prévoyait 3,2%. Pour 2017, la prévision de la banque d'Espagne, 2,3%, est maintenue. Le taux de chômage devrait s'établir, selon ces prévisions, à 19,7% en 2016 et 17,8% en 2017.

Après plusieurs années de crise qui ont amené l'Espagne à avoir le deuxième plus fort taux de chômage de la zone euro, la croissance est repartie en 2014 et le chômage, qui avait atteint jusqu'à 27%, a reflué.

Fin du blocage politique ?

Mais le blocage politique ayant découlé des législatives de décembre 2015, lors desquelles le parti conservateur de Mariano Rajoy a perdu sa majorité absolue, a fait craindre aux milieux économiques et au ministre Luis de Guindos un ralentissement de l'économie.

Ce blocage pourrait prendre fin dans les prochaines semaines si les députés du Parti socialiste, deuxième parti d'Espagne, décidaient de s'abstenir pour permettre à Rajoy de former un gouvernement.

Contactée dimanche par l'AFP, la Commission européenne n'a pas souhaité faire de commentaire.

(Avec AFP)