Le ministre allemand des Finances déplore les primes versées aux dirigeants de Volkswagen

"Je n'ai pas de sympathie pour les managers qui commencent par entraîner une entreprise de premier plan dans une crise potentiellement mortelle et qui défendent ensuite leurs primes personnelles lors d'un débat public", déclare Wolfgang Schaüble dans les colonnes du Frankurter Allgemeine Sonntagszeitung.
Volkswagen a dit qu'il retiendrait une petite part des bonus 2015 mais les verserait à une date ultérieure si certains critères de performance étaient remplis.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, déplore le versement de primes aux dirigeants de Volskwagen pour 2015, année marquée par le scandale du trucage des tests anti-pollution, le plus grave de l'histoire du groupe automobile. "Je n'ai pas de sympathie pour les managers qui commencent par entraîner une entreprise de premier plan dans une crise potentiellement mortelle et qui défendent ensuite leurs primes personnelles lors d'un débat public", déclare Wolfgang Schaüble dans les colonnes du Frankurter Allgemeine Sonntagszeitung. "Cela montre que quelque chose ne fonctionne pas."

Volkswagen prévoit de verser aux douze membres de son directoire 63,24 millions d'euros au titre de l'année passée, marquée par une perte record en raison du coût des litiges et indemnisations liés au "Dieselgate". Volkswagen a déclaré le 22 avril une perte d'exploitation annuelle de 4,1 milliards d'euros, conséquence de 16,2 milliards d'euros de charges exceptionnelles liées au scandale.

Le constructeur automobile allemand, numéro un européen du secteur, a reconnu en septembre avoir installé sur 11 millions de véhicules dans le monde depuis 2009 un dispositif de trucage des émissions polluantes. L'affaire est vite devenue la plus importante crise jamais traversée par le groupe, lui faisant perdre jusqu'à un tiers de sa valeur en Bourse et poussant à la démission son président du directoire, Martin Winterkorn.

Volkswagen a dit qu'il retiendrait une petite part des bonus 2015 mais les verserait à une date ultérieure si certains critères de performance étaient remplis, notamment une remontée du cours de Bourse. Cette décision a choqué l'opinion publique allemande et provoqué des dissensions au sein du conseil de surveillance du groupe. Le Land de Basse-Saxe, deuxième actionnaire de Volkswagen, a réclamé la suppression ou, au moins, la diminution de ces primes.

Jörg Bode, ancien membre du conseil de surveillance représentant la Basse-Saxe, estime dans les colonnes du Welt am Sonntag que Martin Winterkorn et ses collègues devraient rembourser la partie de leurs primes correspondant aux "baisses de coûts obtenues par la fraude". Il y a quelques jours, Bernd Osterloh, membre du conseil de surveillance et président du puissant conseil d'entreprise de Volkswagen, a jugé que le groupe devait passer outre ses obligations contractuelles et que la direction devait renoncer volontairement à ses bonus. "C'est aussi une question de morale", a-t-il dit. "Dès que les affaires auront repris leur cours normal, il nous faudra aussi réfléchir à des changements du système de rémunération (du conseil de surveillance)", a-t-il ajouté.

Commentaire 1
à écrit le 01/05/2016 à 0:07
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Rien de plus légitime Il est grand temps de remettre du bon sens dans les affaires et surtout une vraie responsabilité societale. Il n'est pas normal non plus que les manager nommés à la tétés de ces entreprises puissent bénéficier de bonii à tout p...

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