Les Roumains continuent de manifester contre le gouvernement

Par latribune.fr  |   |  350  mots
Le drapeau roumain, formé par les manifestants devant le siège du gouvernement, dimanche 12 février.
Plus de 50.000 personnes se sont rassemblées devant le siège du gouvernement à Bucarest, dimanche, pour demander sa démission après la tentative de dépénalisation de certains faits de corruption.

Plusieurs dizaines de milliers de Roumains se sont rassemblés dimanche devant le siège du gouvernement à Bucarest et dans plusieurs autres villes du pays pour protester contre le Parti social-démocrate, qui a tenté d'affaiblir l'arsenal judiciaire contre la corruption.

Le cabinet du Premier ministre Sorin Grindeanu, formé depuis un mois seulement, a déclenché ce mouvement de protestation sans précédent depuis la chute du régime Ceausescu en 1989 en adoptant en catimini le 31 janvier un décret qui aurait dépénalisé certains faits de corruption.

La démission du gouvernement réclamée

Le décret, également critiqué à l'étranger, notamment par l'Union européenne, a fait descendre dans la rue au moins 500.000 personnes au plus fort de la mobilisation. Le gouvernement l'a retiré mardi et son inspirateur, le ministre de la Justice Florin Iordache, a démissionné en expliquant vouloir apaiser l'opinion publique, tout en affirmant n'avoir commis aucune faute.

Mais ce retrait n'a pas suffi à calmer l'opinion et les manifestations se sont poursuivies toute la semaine pour réclamer la démission de l'ensemble du gouvernement, jugé indigne de confiance. Dimanche à Bucarest, au moins 50.000 personnes se sont rassemblées devant le siège du gouvernement pour former le drapeau roumain rouge, jaune et bleu en brandissant des panneaux colorés. D'autres manifestations ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes dans d'autres villes du pays.

Le décret par encore formellement retiré

Le Parlement, où la coalition gouvernementale dispose d'une solide majorité, n'a pas encore approuvé le retrait du décret. Vendredi, le chef de file du Parti social-démocrate (SPD) et président de la chambre basse du Parlement, Livide Dracena, a déclaré que celui-ci devait se réunir le plus rapidement possible. Lui-même mis en cause dans un dossier d'abus de pouvoir, Dracena aurait été l'un des responsables politiques bénéficiaires du décret.

La ministre de la Justice par intérim, Ana Birchall, a annoncé son intention de réunir lundi les principaux responsables de la magistrature pour débattre de la modification du code pénal.