Macron et Johnson entretiennent l'espoir d'un accord sur le Brexit

Par latribune.fr  |   |  700  mots
(Crédits : Gonzalo Fuentes)
Lors de leur rencontre à l'Élysée cet après-midi, Boris Johnson et Emmanuel Macron ont chacun montré quelques signes de bonne volonté en entretenant l'espoir de trouver un accord sur le Brexit d'ici au 31 octobre, date à laquelle le Royaume-Uni quittera l'Union européenne comme s'y est engagé le Premier ministre britannique lors de son arrivée au pouvoir il y a un mois.

Après des semaines de dialogue de sourds entre les membres de l'Union européenne et le Royaume-Uni, Boris Johnson et Emmanuel Macron ont chacun montré quelques signes de bonne volonté en entretenant l'espoir de trouver encore un accord sur le Brexit d'ici au 31 octobre, date à laquelle le Royaume-Uni quittera l'Union européenne, comme s'y est engagé le Premier ministre britannique lors de son arrivée au pouvoir il y a un mois.

La livre sterling en hausse

Ce jeudi, à l'issue d'une rencontre à l'Élysée, le ton employé par les deux hommes sur le Brexit était plus conciliant. Sortant de la fermeté affichée ces dernières semaines, Boris Johnson et Emmanuel Macron ont tous deux a affirmé leur volonté de trouver un accord en jugeant possible de s'entendre sur l'épineuse question de la frontière irlandaise. Un regain d'optimisme qui a fait bondir jeudi la livre sterling face à l'euro et au dollar, gagnant même temporairement plus de 1% face aux deux devises.

« Je veux un accord. Je pense que nous pouvons avoir un accord et un bon accord » en vue d'un Brexit le 31 octobre, a indiqué le Premier ministre britannique.

Plus prudent, Emmanuel Macron s'est déclaré "confiant" qu'une solution puisse être trouvée "dans les 30 prochains jours" entre Londres et l'UE, comme l'avait déclaré la veille Angela Merkel.

Pour autant, le chef de l'État français a été très clair :

« Nous n'allons pas trouver un nouvel accord de retrait qui soit loin des bases déjà trouvées. »

« Je suis, comme la chancelière Merkel, confiant sur le fait que l'intelligence collective, notre volonté de construire, doit nous permettre de trouver quelque chose d'intelligent dans les 30 jours s'il y a une bonne volonté de part et d'autre, et c'est ce que je veux croire », a  ajouté le chef de l'État estimant que « l'avenir du Royaume-Uni ne peut se trouver qu'en Europe ».

Un calendrier néanmoins corrigé par Angela Merkel, qui a estimé qu'un accord sur le Brexit était possible jusqu'au 31 octobre, et pas seulement « dans les 30 jours ».

« J'ai dit (à Boris Johnson Premier ministre britannique) que ce que vous voulez faire en deux ou trois ans, vous pouvez le faire en 30 jours, ou encore (...) d'ici le 31 octobre, a déclaré Angela Merkel en visite à La Haye. Parler de 30 jours était «symbolique». « Pour montrer que les Britanniques peuvent, s'ils le souhaitent, parvenir à un accord en peu de temps », a-t-elle précisé.

Le "Backstop" est un élément clé, rappelle Macron

Le principal défi est de trouver une solution au principal point d'achoppement: le mécanisme dit de « filet de sécurité », ou « backstop »., prévu dans l'accord conclu entre Londres et l'UE en novembre 2018 mais rejeté ensuite à plusieurs reprises par le Parlement britannique. Cette clause controversée, sorte de « police d'assurance » pour l'UE, vise à éviter le retour d'une frontière entre l'Irlande du Nord -qui fait partie du Royaume-Uni- et la République d'Irlande au sud.

Sur cette question, « un travail doit pouvoir se faire » d'ici à « 30 jours », a déclaré Emmanuel Macron, en insistant à nouveau sur le fait qu'il doit l'être « dans le cadre de ce qui a été négocié » au cours des deux dernières années.

Mais dans le même temps, il a  été très clair : le « backstop » est un « élément-clé » qui apporte des « garanties indispensables à la préservation de la stabilité en Irlande à l'intégrité du marché unique », deux lignes jaunes infranchissables pour lui. Bref, pas question pour Paris de le remettre en cause.

Johnson évoque des solutions techniques pour le backstop

« Nous avons suffisamment de temps pour trouver une solution pour la frontière », a déclaré Boris Johnson, en assurant que « des solutions techniques sont aisément disponibles », sans toutefois les dévoiler.

Difficile d'imaginer un terrain d'entente sur ce point. Pour Boris Johnson, le « backstop » est « antidémocratique » et empêchera son pays de mener une politique commerciale indépendante des règles de l'UE.

Enfin, la question du paiement par Londres des engagements financiers pris dans le cadre du budget pluriannuel en cours (2014-2020) fait également partie des points à régler. La facture s'élève à 39 milliards de livres (44 milliards d'euros).