Marine Le Pen accusée d'avoir détourné des fonds européens

Par latribune.fr  |   |  479  mots
Marine Le Pen. (Crédits : Reuters)
Un rapport de l'Office anti-fraude de l'UE accuse Marine Le Pen du détournement de 140.000 euros durant son mandat d'eurodéputée entre 2004 et 2017, révèle Mediapart. Le Parlement européen compte, pour sa part, recouvrer ces sommes "indûment payées".

Un rapport de l'Office anti-fraude de l'Union européenne (Olaf) accuse Marine Le Pen, candidate d'extrême droite à l'élection présidentielle française, d'avoir détourné près de 140.000 euros d'argent public du Parlement européen entre 2004 et 2017 quand elle était eurodéputée, rapporte Mediapart.

Une "instrumentalisation", selon ses proches

Selon le site d'investigation, le rapport a été transmis le 11 mars à la justice française et est actuellement "en cours d'analyse" par le parquet de Paris. Plusieurs proches de Marine Le Pen, qualifiée pour le second tour de la présidentielle qui se tiendra dimanche prochain, ont dénoncé une "instrumentalisation".

"C'est un office contre lequel nous avons déposé plainte à deux reprises, ce qui donnera lieu évidemment à une troisième plainte", a déclaré Jordan Bardella, président du RN, dimanche sur Europe 1. "Les Français ne seront pas dupes des tentatives de l'Union européenne et des institutions européennes (...) pour s'ingérer dans la campagne présidentielle et nuire à Marine Le Pen", a-t-il ajouté.

Selon Médiapart, le rapport épingle aussi d'autres personnalités du Rassemblement national, portant à plus de 617.000 euros le montant total des sommes réclamées par l'office anti-fraude.

Le document, dont le site publie des extraits, concerne les frais que peuvent utiliser les groupes politiques dans le cadre de leur mandat de député européen et que Marine Le Pen et ses proches auraient utilisés à des fins de politique nationale, pour des dépenses personnelles ou pour des prestations au profit de sociétés commerciales proches de son parti, le Rassemblement national (RN) et du groupe parlementaire d'extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL). Les trois autres anciens députés européens mis en cause sont son père Jean-Marie Le Pen, son ancien compagnon Louis Aliot et Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN et l'ENL.

Une enquête ouverte depuis 2016

L'enquête de l'Olaf est ouverte depuis 2016 et Marine Le Pen a été interrogée par courrier en mars 2021, a précisé à l'AFP son avocat Me Rodolphe Bosselut. La candidate est depuis juin 2017 poursuivie dans l'enquête menée à Paris sur des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen d'assistants du parti. Elle est mise en examen pour "détournement de fonds publics" et "complicité" de ce délit dans le cadre de cette enquête.

De son côté, le Parlement européen compte "procéder dans les prochaines semaines au recouvrement des sommes indûment payées", a annoncé dimanche à l'AFP un de ses responsables. "Le Parlement européen a saisit l'Olaf (office européen de lutte antifraude) après avoir découvert une partie des irrégularités" reprochées à la candidate d'extrême droite à l'élection présidentielle française et à trois autres anciens députés européens, a-t-il expliqué.

(avec agences)