Merkel s'oppose aux nouveaux objectifs climatiques de l'UE, Greenpeace ne décolère pas

Par Claire Stam, Euractiv  |   |  395  mots
Angela Merkel, lors de son entretien à la télévision sur la chaîne ARD, le 26 août 2018. (Crédits : Hannibal Hanschke)
Alors qu'elle avoue la part de responsabilité de l'Allemagne dans le changement climatique, et carrément au passage, l'échec de la transition énergétique dans son pays, Angela Merkel s’est pourtant exprimée à la télé pour s'opposer aux objectifs climatiques plus ambitieux proposés par l'Union européenne qui cherche à trouver une solution face à un changement climatique de plus en plus rapide. Un article de notre partenaire Euractiv.

« Je pense que nous devrions garder les objectifs que nous nous sommes déjà fixés. Je ne pense pas qu'il soit logique de changer tout le temps d'objectifs », a déclaré la chancelière allemande lors d'un entretien à la télévision publique ARD le 26 août.

L'Allemagne est l'économie la plus puissante de l'UE et son industrie, en particulier le secteur automobile, a été parmi les plus lentes à engager une transition énergétique.

Quelle solution face à un changement climatique de plus en plus rapide?

Le mois dernier, Miguel Arias Cañete, commissaire au climat, a indiqué qu'il envisageait de faire passer de 40% à 45% l'objectif de réduction des émissions de CO2 d'ici 2030, face à un changement climatique de plus en plus rapide.

« Je ne suis pas particulièrement heureuse de cette nouvelle proposition », a tranché Angela Merkel, qui a préféré insister sur la décarbonisation du secteur des transports.

« Nous avons besoin d'une Verkehrswende [transition des transports), c'est très clair », a-t-elle expliqué, ajoutant que de nouvelles formes de mobilité doivent être graduellement introduites. « L'électromobilité va se généraliser très rapidement », a-t-elle dit, citant les chiffres de vente des voitures électriques, qui peinent jusqu'ici à décoller en Allemagne.

Climat : Merkel avoue la responsabilité (et l'échec) de l'Allemagne

La chancelière a souligné la responsabilité de l'Allemagne dans la protection du climat. L'accumulation d'événements météorologiques extrêmes et l'augmentation des températures au cours des étés passés a montré que le changement climatique a lieu « également chez nous, et pas seulement dans les pays éloignés d'Afrique ou d'ailleurs ».

L'organisation environnementale Greenpeace a vivement critiqué la position de la chancelière sur la politique climatique. Au lieu de prendre la tête de la protection du climat en Europe et de soutenir l'élimination progressive du charbon en Allemagne, elle a maintenant l'intention de bloquer les objectifs climatiques au niveau de l'UE, a critiqué l'ONG.

Angela Merkel admet maintenant qu'« elle est elle-même devenue le plus grand obstacle à une politique climatique plus ambitieuse de l'UE », a déclaré Greenpeace. « Cela révèle son échec en matière de politique climatique. »

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Par Claire Stam, Euractiv.com (traduit par Manon Flausch)

(Article publié le mercredi 29 août 2018)

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