Certains n'ont pas vidé leurs fonds de tiroir ou regardé correctement sous le matelas. Alors que l'euro vient de fêter ses 15 ans, les Européens n'ont toujours pas échangé l'intégralité de leurs anciennes monnaies. Franc, deutsche mark, drachme... il reste encore l'équivalent de 15 milliards d'euros de ces devises, selon les chiffres des banques centrales des 19 pays de la zone euro compilés par Bloomberg.
Les disparités sont très fortes entre les pays. Alors que les Luxembourgeois n'ont en leur possession qu'une partie résiduelle de leur franc, les Allemands sont ceux qui conservent le plus leur ancienne monnaie, avec pour près de 6,5 milliards d'euros de pièces et de billets en deutsche marks toujours non échangés. Il faut dire que la Bundesbank n'a pas fixé de limites, contrairement à 12 autres banques centrales dont la Banque de France qui n'accepte plus de francs depuis février 2012. Les Français arrivent d'ailleurs seconds avec pour près de 2 milliards d'euros conservés.
L'attrait des collectionneurs
Depuis l'arrivée de l'euro, ces monnaies ont perdu de la valeur au fil des années. Au total, la valeur des pièces et billets conservés s'est dépréciée de près de 5 milliards d'euros, selon Bloomberg.
Certains choisissent probablement de garder ces devises par nostalgie et sont même prêts à en acheter. A l'approche de la date fixé par la Banque de France pour l'arrêt de l'échange de francs en euros, les sites d'e-commerce ont constaté une hausse des ventes de billets en francs d'après Le Figaro. Il faut dire que depuis février 2012, le franc a une valeur de collection.
Face à ce stock de devises important, il peut arriver qu'une banque centrale décide de rouvrir la possibilité d'échanger l'ancienne monnaie locale en euros. La banque centrale italienne l'a fait l'année dernière pour récupérer 2,5 millions d'euros de liras. L'échange n'était plus possible depuis 2011, où les autorités avaient soudainement avancé la date limite de trois mois, ce qui avait déplu aux Italiens.