Pétrole russe : Bruxelles tente de nouveau d'arracher un accord pour un embargo

Par latribune.fr  |   |  486  mots
(Crédits : DADO RUVIC)
Les ambassadeurs des pays membres de l'Union européenne sont réunis dimanche à Bruxelles pour trouver un accord unanime pour imposer un embargo sur les importations de pétrole russe. Viktor Orban, le Premier ministre hongrois exige des garanties. Les exportations d'hydrocarbures représentent la moitié des exportations russes.

Alors qu'un sommet du G7 a actuellement cours en Allemagne où il sera question de la guerre en Ukraine et de nouvelles sanctions contre la Russie, les 27 pays de l'Union européenne tentent de trouver un accord pour imposer un embargo sur les importations de pétrole russe.

Ces négociations réuniront les ambassadeurs des pays membres ce dimanche à midi à Bruxelles. Plusieurs Etats-membres freinent des quatre fers contre ce projet d'embargo. Vendredi, ils avaient d'ailleurs mis en échec le sixième paquet de sanctions contre la Russie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février dernier.

Viktor Orban veut des garanties

La Hongrie de Viktor Orban a pris la tête de la contestation jugeant que cet embargo "portait atteinte à l'unité" de l'Union européenne. Le Premier ministre hongrois dont le pays dépend fortement du pétrole russe a même parlé de "ligne rouge".

 "Nous avons clairement indiqué depuis le début qu'il y avait une ligne rouge que nous ne pourrions pas franchir : l'embargo énergétique", a-t-il ainsi déclaré.

D'autres pays d'Europe de l'Est sont au diapason de la Hongrie, mais des observateurs estiment qu'un compromis n'est pas impossible à conditions d'apporter des garanties.

"Il n'y a pas de blocage politique, mais la nécessité de garantir des sources alternatives d'approvisionnement aux pays enclavés dépendant du pétrole russe par oléoduc. Et ce n'est pas chose facile", a assuré un diplomate européen auprès de l'AFP.

"Il s'agit de nouvelles infrastructures et de changements de technologies, qui supposent non seulement des financements européens, mais des accords entre plusieurs Etats membres. On avance mais ça prend mécaniquement un peu de temps", a-t-il ajouté.

Ainsi, le projet initial prévoyait la fin des importations de pétrole russe dans les six prochains mois, et des produits raffinés fin 2022. La Commission européenne a proposé d'accorder une dérogation à la Hongrie et la Slovaquie pour porter le calendrier à 2023. Ces pays ont jugé cette proposition insuffisante.

Les Européens très dépendants du pétrole russe

Pour les Européens, les sanctions sur le pétrole russe sont un signal très fort contre Vladimir Poutine, le président russe. En 2021, les hydrocarbures ont représenté 46% des exportations totales de la Russie. Et la moitié était à destination de l'Union européenne. Le pétrole russe représente un tiers des importations de pétrole de l'Union européenne. D'où la nécessité, pour certains pays, de trouver de nouveaux relais d'approvisionnements et des mécanismes de compensation entre pays. D'autant que l'unanimité des Etats-membres est requise pour la mise en place d'un tel embargo.

"Je suis convaincue que nous adopterons ce paquet. Si cela prend un jour de plus, cela prendra un jour de plus", a déclaré de son côté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.