Pour Moscovici, la France doit réformer, pas donner des "coups de rabot"

Par latribune.fr  |   |  272  mots
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a critiqué jeudi le recours aux "coups de rabots" budgétaires, jugeant qu'ils ne pouvaient tenir lieu de réformes structurelles.

"On est toujours capables de faire des choses plus intelligentes quand on procède à des examens par politique plutôt qu'à des coups de rabots", a déclaré M. Moscovici, lors d'une audition devant le commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale.

Le commissaire européen était interrogé par un député Les Républicains, Damien Abad, sur l'intention du gouvernement français de baisser de 5 euros par mois le montant des aides publiques au logement (APL) à partir d'octobre.

UE en attente de réformes structurelles pour la France

S'abstenant de se prononcer sur ce point précis, M. Moscovici, membre du Parti socialiste (PS), a néanmoins exprimé son scepticisme quant à de tels ajustements, tout en jugeant qu'il fallait bien privilégier la baisse de la dépense publique.

"Le rabot, ça fait que vous réduisez plus ou moins uniformément toutes les dépenses et à un moment donné vous arrivez à l'os et vous êtes obligé après de trancher dans le vif", a-t-il estimé.

La baisse programmée des APL est critiquée à la fois par l'opposition de gauche, qui crie à l'injustice envers les ménages les plus pauvres, et celle de droite, qui demande une refonte globale de l'aide au logement.

Assurant qu'il n'allait pas "entrer dans les débats", M. Moscovici a, de fait, préconisé le recours à des réformes budgétaires de fond, secteur par secteur.

"Les réformes structurelles ne font pas forcément mal, parce qu'elles ne sont pas punitives, parce qu'elles privilégient justement ce qui prépare l'avenir", a conclu M. Moscovici, faisant des investissements une priorité.

(avec l'AFP)