Pour stabiliser son voisin le Bélarus, la Pologne demande à l'UE d'injecter 1 milliard d'euros de soutien

Par AFP  |   |  423  mots
Manifestation monstre à Minsk, capitale du Bélarus, le 13 septembre, contre le trucage des dernières élections, la réélection frauduleuse du président Loukachenko, et les violences policières. (Crédits : Reuters)
Le contexte des manifestations sans précédent, suite à une élection présidentielle contestée, qui secouent le pays à ses frontières inquiète la Pologne dont la proposition de "nouveau plan Marshall" européen intervient quelques jours après la promesse (1,5 milliard de dollars) de Vladimir Poutine. À coup d'aide militaire et économique, le président de la Russie avance ses pions pour pouvoir "unifier" son pays au Belarus, dont il soutient le chef autoritaire, le très contesté Alexandre Loukachenko.

La Pologne a annoncé jeudi qu'elle demanderait à l'Union européenne de mettre en place un fonds de stabilisation pour le Bélarus d'une valeur d'au moins 1 milliard d'euros, dans le contexte des manifestations sans précédent qui secouent ce pays suite à une élection présidentielle contestée.

La proposition polonaise intervient quelques jours après celle du président russe Vladimir Poutine, le principal allié du chef de l'Etat bélarusse autoritaire Alexandre Loukachenko, lui promettant un prêt de 1,5 milliard de dollars.

Un "nouveau plan Marshall" européen", le FMI invité à participer

Présenté comme un "nouveau plan Marshall" européen "le fonds devrait être significatif... au moins un milliard d'euros à ce stade", a déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue lituanien à Vilnius.

Pour mémoire, à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, le plan Marshall a permis aux États-Unis d'injecter une aide financière considérable en Europe occidentale pour l'aider à se reconstruire.

"Nous voulons présenter ce plan au Conseil européen", les 24 et 25 septembre, a-t-il ajouté.

D'autres membres de l'UE: la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie et la Lituanie, qui, comme le Bélarus, avaient vécu longtemps du même côté du rideau de fer, ont approuvé le plan, a souligné le chef du gouvernement polonais.

M. Morawiecki a évoqué l'idée que le Fonds monétaire international puisse participer aussi à ce fonds.

La principale figure de l'opposition bélarusse, Svetlana Tikhanovskaïa, revendique la victoire lors du vote présidentiel du 9 août, accusant le gouvernement d'avoir truqué le scrutin en faveur du président Alexandre Loukachenko.

Depuis cette élection, l'ancienne république soviétique connaît des manifestations de masse appelant à la fin du règne de 26 ans du chef de l'Etat autoritaire.

Poutine oeuvre à unifier la Russie et le Bélarus

Ancien directeur d'une ferme collective, M. Loukachenko dirige le Bélarus d'une main de fer et parraine les violentes répressions à l'égard des manifestants.

La semaine dernière, Mme Tikhanovskaïa a averti que l'économie de son pays se trouvait au "bord d'un abîme", alors que des entreprises privées bélarusses, notamment celles de son secteur technologique dynamique, ont commencé à se chercher des opportunités pour délocaliser leurs activités dans des pays voisins.

Le principal allié d'Alexandre Loukachenko, Vladimir Poutine, tient à unifier la Russie et le Bélarus, et a accompagné ses propositions d'aide militaire et économique d'appels à une intégration plus étroite.