Scholz veut faire de l'Allemagne « la force armée la mieux équipée d'Europe »

Par latribune.fr  |   |  540  mots
(Crédits : MICHELE TANTUSSI)
Fin février, après l'invasion de l'Ukraine, le chancelier allemand avait annoncé un grand emprunt de 100 milliards d'euros pour réarmer la Bundeswehr, l'armée allemande. Devant ses cadres, Olaf Schotz, s'est engagé à faire de l'armée allemande le « pilier de la défense conventionnelle en Europe, la force armée la mieux équipée d'Europe ». Il a également plaidé pour une montée en puissance des pays européens au sein de l'Otan.

En arrivant au pouvoir, le nouveau chancelier Olaf Schotz avait promis d'augmenter significativement le budget de la défense allemand. lI avait notamment annoncé que l'Allemagne allait consacrer à l'avenir chaque année plus de 2% de son Produit intérieur brut (PIB) à sa défense. L'invasion russe de l'Ukraine a en effet constitué un tournant pour la politique allemande de la Défense, entraînant la création d'un fonds spécial de 100 milliards d'euros pour mettre à niveau l'équipement de l'armée ainsi qu'un renouveau stratégique.

Lire aussiCoopérations dans la défense : comment l'Allemagne s'éloigne de la France

Vendredi, devant les cadres de l'armée allemande ( la Bundeswehr), le dirigeant a réaffirmé son ambition : « En tant que nation la plus peuplée, dotée de la plus grande puissance économique et située au centre du continent, notre armée doit devenir le pilier de la défense conventionnelle en Europe, la force armée la mieux équipée d'Europe », a Olaf Schotz lancé.

Le dirigeant allemand entend tourner la page à des années d'analyses sur le fait que son pays serait « entouré d'amis ». « La vérité, c'est que la politique, l'économie et une grande partie de la société n'ont que trop volontiers cru à cette thèse et en ont tiré des conséquences importantes », a-t-il déploré. « Des conséquences erronées, comme nous le savons aujourd'hui, surtout si nous regardons l'état de l'armée allemande.»

Lire aussiArmement : comment l'Allemagne va dépenser les 100 milliards du fonds spécial

Montée en puissance au sein de l'Otan

Critiqué pour son soutien militaire à Kiev, jugé trop timide, le successeur d'Angela Merkel mise aussi sur une montée en puissance de la défense européenne, en particulier au sein de l'Otan. « Nous montrons clairement et de manière crédible que l'Allemagne est prête à assumer une responsabilité de premier plan pour la sécurité de notre continent », a fait valoir Olaf Scholz. « Nous, Européens, devons assumer nettement plus de responsabilités au sein de l'Otan », a-t-il souligné.

En outre, le dirigeant allemand s'est prononcé en faveur de la mise en place d'un « quartier général européen » susceptible de « mener des missions - qu'il s'agisse d'une évacuation de nos ressortissants, comme l'année dernière en Afghanistan, ou d'une mission européenne de conseil ou de formation, comme en Irak, au Mali ou au Niger ».

Lire aussi : Armement : le miroir aux alouettes du Fonds spécial allemand

Il entend aussi « utiliser les possibilités déjà offertes par les traités de l'UE de confier des missions à un groupe d'Etats membres, "une coalition de personnes déterminées" » pour faciliter d'éventuelles actions militaires européennes. Mais, selon lui, « le problème le plus urgent en Europe est peut-être le nombre totalement inextricable de systèmes d'armes et d'équipements militaires ainsi que la concurrence entre les différentes entreprises d'armement ». « Seule une augmentation coordonnée des capacités européennes permettra à l'Europe d'agir », a-t-il asséné, attachant « une importance particulière au domaine de la défense aérienne - coordonnée au niveau européen et contribuant au renforcement du pilier européen de l'Otan ».

 (Avec AFP)