Union Bayer/Monsanto : l'UE donne son feu vert

Par latribune.fr  |   |  411  mots
Le groupe allemand Bayer a cédé quelques uns de ses actifs afin d'apaiser les craintes de l'UE d'une réduction de la concurrence sur ce marché. (Crédits : Marco Bello)
La Commission européenne a autorisé, ce mercredi, le rachat du semencier américain Monsanto par l'allemand Bayer pour 62,5 milliards de dollars (50,9 milliards d'euros), sous réserve de la cession de plusieurs activités.

(Article publié le 21 mars à 10h43, mis à jour à 12h50)

C'est confirmé. Ce mercredi, la Commission européenne s'est prononcée pour le méga-rachat de Monsanto par le groupe allemand de pharmacie et d'agrochimie Bayer, pour 62,5 milliards de dollars (soit 50,9 milliards d'euros), visiblement rassurée par les engagements de cessions d'actifs de Bayer à son concurrent BASF.

Ensemble, le groupe issu de la fusion contrôlera plus d'un quart du marché mondial des semences et pesticides.

Bayer s'engage à céder quelques-uns de ses actifs

Le projet de rapprochement de Bayer avec son rival américain date d'il y a un an et demi. Annoncée en 2016 et initialement prévue pour aboutir en 2017, cette opération donne naissance à la plus importante entreprise mondiale de pesticides et de semences.

Devant l'enjeu de cette méga-fusion, l'exécutif européen a obtenu plusieurs concessions de la part de Bayer afin de dissiper, entre autres, ses craintes d'une réduction de la concurrence sur ce marché déjà très concentré. Ainsi, en octobre dernier, le géant allemand a annoncé céder pour près de 6 milliards d'euros d'activités agrochimiques à son compatriote BASF pour pouvoir convoler avec Monsanto. Et début mars, BASF a en outre déclaré être en négociations exclusives pour racheter à Bayer l'ensemble de son activité de semences de légumes.

"Nous avons fait en sorte que le nombre d'acteurs mondiaux en concurrence active sur ces marchés reste le même. Cela est important car nous avons besoin d'une concurrence pour que les agriculteurs puissent choisir entre différentes variétés de semences et de pesticides à des prix abordables", a déclaré la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, dans un communiqué.

Le patron de Bayer, Werner Baumann, a fait savoir le mois dernier que s'il recevait le feu vert de Bruxelles, il pourrait finaliser le rachat de Monsanto au second trimestre.

Les ONG sont vent debout

La Commission européenne est sous pression des écologistes qui s'alarment de voir donner trop de pouvoir à un groupe fabriquant des OGM et le désherbant controversé glyphosate. Dans une lettre adressée à la commissaire Margrethe Vestager, publiée mardi, l'ONG Friends of the Earth Europe a mis en garde contre les conséquences de cette fusion sur l'environnement.

"Bloquer cette fusion profondément impopulaire serait un grand succès pour l'UE. Plus d'un million de citoyens ont exhorté Mme Vestager à bloquer cette fusion infernale", a rappelé l'ONG.

(Avec AFP)