Le marché des cosmétiques halal fait son trou en France

Par latribune.fr  |   |  493  mots
Copyright AFP
Très lucratif en Asie mais dédaigné dans une grande partie du monde musulman, le marché des cosmétiques halal commence à s'implanter en France.

Des produits de beauté certifiés sans alcool, ni extraits d'animaux, à destination des femmes musulmanes. Depuis plusieurs années, ce marché de niche se développe en France. Plusieurs entreprises en ont fait leur marque de fabrique et vendent leurs produits essentiellement sur internet. Selon le cabinet de conseil Ecofin, le marché halal en général pèse 5,5 milliards d'euros en 2011 en France, dont 1 milliard pour le secteur de la restauration. Dans le monde, il représente, selon le même institut, 455 milliards d'euros.

Si le marché halal ne cesse de progresser, celui des cosmétiques halal, qui se caractérise par des composants bannis par la charia (loi islamique), fait office de niche. Selon une étude d'une université malaisienne, les cosmétiques halal génèreraient un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros dans le monde. Un chiffre assez faible, qui s'explique par la méfiance d'une partie du monde musulman à l'égard de ce genre de produits. En effet, c'est surtout en Asie-du-Sud est que les femmes musulmanes ont massivement recours aux cosmétiques halal, notamment en Malaisie, en Indonésie et en Arabie Saoudite.

Les cosmétiques halal, nouvelle tendance en France ?

En France, les consommateurs montrent encore un intérêt limité pour les cosmétiques halal, peu aidés par le manque d'offre dans ce domaine. "Pour nous, ça ne sert à rien", certifie par exemple un responsable d'une association de contrôle de la viande halal présente sur le salon Halal Expo, qui s'est terminé mercredi à Paris. "Le maquillage, les femmes ne vont pas le manger, elle vont le mettre !"

Certaines entreprises, elles, y croient dur comme fer. C'est le cas de la marque Jamal, créée en 2007 par une Française, Chantal Japhet dans la péninsule arabique. Elle a également lancé un label "made in France", essentiel pour ses exportations et certifié par la Mosquée de Paris. "Mon objectif, c'est que le halal redevienne tendance, et je suis sûre que ça le sera dans les années à venir. Après tout, c'est du végétal, ça respecte l'homme et la nature, et c'est de l'éthique", explique sa collaboratrice Sandra Japhet-Siboni dans une interview pour le blog Tendance Santé.

Jamal et les autres entreprises de cosmétiques halal, comme Cosmelal ou OnePure, attendent avec impatience l'arrivée des grands groupes, qui pourront, grâce à leur notoriété, faire exploser le marché. Les intéressés ne ferment pas la porte : "Le marché des cosmétiques halal est un marché que nous regardons, comme d'autres, compte-tenu de notre ambition d'universalisation de la beauté", indique L'Oréal, contacté par l'AFP.

La France apparaît comme un marché particulièrement propice au développement de la gamme halal, grâce à un marché déjà très diversifié. Il s'étend des bonbons, foie gras, nems, pizzas ou biscuits, en passant par des petits pots pour bébé... et, de plus en plus, les cosmétiques.