
C'est bien connu, "les demandes de brevet d'aujourd'hui sont les innovations de demain", dixit Benoît Battistelli, le Président de l'Office Européen des brevets (OEB). Et d'après l'Office, on peut rester optimiste sur la capacité de l'Europe à rebondir face à la crise et à innover. En effet, la capacité d'innovation du Vieux continent "ne cesse de progresser", selon lui. En 2012, les demandes de brevets ont augmenté de 5,2% par rapport à 2011. Ce sont ainsi 257.744 demandes qui ont été déposées auprès de l'OEB.
Les sociétés françaises plus innovatrices en 2012
Si l'on se concentre sur les demandes émanant de sociétés françaises, on observe que celles-ci poursuivent leur progression: +2,2% en 2012 comparé à l'année précédente; soit 12.159 dépôts. Au niveau européen, la France est le deuxième pays le plus actif sur ce plan. "La croissance du nombre de demandes déposées par des entreprises européennes est un signe clair que celles-ci ont décidé d'innover pour sortir de la crise économique" estime le Président de l'OEB.
L'Asie, zone la plus innovatrice au monde
Toutefois, la plus forte croissance du nombre de demandes de brevets provient du continent asiatique: +11,1% en Chine, +9,3% en Corée et + 9,1% au Japon.
Côté entreprises, Samsung demeure l'entreprise n°1 en termes de demandes de brevets au niveau mondial, en France, Alcatel-Lucent est en tête.
Surmonter la crise, relancer l?économie et améliorer la balance commerciale de la France (67 milliards d?euros de déficit en 2012) devrait figurer dans les objectifs de tous gouvernements afin d?améliorer la situation de l?emploi.
Dans les entreprises de certains pays tels que l?Allemagne, la Finlande, la Chine, le Japon et la Corée du sud, le partage de la valeur entre les dirigeants, les actionnaires et les salariés est plus équitable que chez nous. Les inventeurs notamment, source de l?innovation technologique, reçoivent une rémunération supplémentaire en relation avec le succès commercial de leur invention. Cette reconnaissance a pour effet de stimuler fortement la créativité, donc le succès commercial des entreprises. Résultat, par exemple, pour l?Allemagne : un excédent de la balance commerciale en 2012 de 188 milliards d?Euros.
L?office européen des brevets a publié ses chiffres 2012. Dans le classement par pays des brevets déposés, les Etats-Unis arrivent en tête (24,6%), suivis du Japon (20,1%), de l'Allemagne (13,3%), de la Chine (7,3%) et de la Corée (5,6%). Les pays européens les plus dynamiques derrière l'Allemagne sont la France (4,7%), la Suisse (3,2%), le Royaume-Uni (2,6%) et les Pays-Bas (2,5%).Parmi les dix premières sociétés figurent quatre entreprises européennes, quatre asiatiques et deux américaines. Siemens et de BASF. Robert Bosch (6e) et Ericsson (9e) sont autant d'entreprises européennes qui figurent parmi les dix premiers demandeurs de brevet. Avec ZTE, une société chinoise a intégré pour la première fois ce classement, passant de la 43e à la 10e place. Aucune entreprise française dans les 10 premiers du classement. Si on regarde le classement des brevets délivrés, on constate que l?Asie hors japon reste encore loin des nations occidentales mais leur progression est fulgurante à l?image de leur nombre de dépôt. Au lieu de se réjouir de la progression des dépôts l?OEB devrait s?inquiéter de la régression de l?Europe.
On note que dans les cinq premiers déposants 4 possèdent un système « juste » de rémunération des inventeurs salariés. Bien sur, leur succès n?est pas uniquement lié à cette disposition mais elle dénote une volonté et une clairvoyance qui fait cruellement défaut à la France qui clairement se dirige vers une relégation en deuxième division. Sans une motivation des acteurs humains, les mesures de structure n?auront aucun effet. Sans grands joueurs, on a jamais de grandes équipes, quelque soit les infrastructures mises en place.
Anne Lauvergeon va présider la commission Innovation 2030 avec une mission à priori claire : dénicher et aider les innovateurs français de demain et favoriser des entreprises porteuses « d'innovation de rupture » qui se développeront en France d'ici à 2030.
La commission est composée d?un philosophe (Michel Serres), une spationaute (Claudie Haigneré), des physiciens (Mathias Fink et Jean-Claude Lehman), des économistes (Philippe Aghion, Jean Pisani-Ferry), des entrepreneurs (François Bourdoncle, Didier Lombard), et même un journaliste (Jean-Louis Caffier).
On note avec plaisir la présence de l?inventeur chercheur Mathias Fink mais aussi comme c?est d?ailleurs une triste habitude aucun inventeur issue du privé. Si les multiples rapports soulignent le manque d?implication du privé pour la recherche alors que c?est la clef du redressement industriel de la France, on constate que les gouvernements successifs oublient simplement de demander l?avis de ceux qui représentent 90% des brevets déposés en France.
Cette commission pense dénicher un Apple en France, c'est confondant de naïveté. Comme si l'innovation se décrétait sans se soucier de l'environnement qui la favorise. Apple qui a surtout repris les idées d'autres en les vendant bien a montré l?exemple de la synergie entre un inventeur surtout visionnaire et un système de financement et de reconnaissance efficace. Mais là aussi si la vision start-up est extrêmement importante, pour dénicher la pépite encore faut-il qu?elle existe. C?est plus sur le processus de création et de développement de ces sociétés qu?il faut travailler et en partenariat avec les créateurs.
Il ne faut pas non plus se voiler la face, le renouveau de l?innovation en France passe aussi par les grosses et moyennes entreprises, par un management avec une vision de l?innovation à moyen et long termes, par la fin d?un système hiérarchique d?un autre temps et son remplacement par un vrai management collaboratif. La reconnaissance et la récompense à une juste niveau de chacun à travers ses réalisations est la clef du succès.
Le temps des hauts fonctionnaires ou équivalents nommés pour diriger une entreprise avec une vision de rentabilité financière court-terme est révolu. On se rappelle la fameuse société sans usine d?un dirigeant d?Alcatel, on voit le résultat en comparaison de son équivalent Allemand de l?époque Siemens.
Une fois de plus regardons ce qui se passe en Allemagne, la majorité des dirigeants ont comme on dit en France plus de 20 années de maison et savent que la recherche et l?innovation se développent sur un terreau adapté. L?innovation ne se met en place que dans un écosystème collaboratif ou les inventeurs et les ingénieurs sont au centre d?un cercle vertueux de créativité.
Une commission qui cherche à cueillir un fruit que l?on n?a pas cultivé cela a peu de chance de succès.
L'innovation c'est l'industrialisation d'inventions ayant données lieu à des brevets.
Mais bien souvent en France on dépose des brevets dans tous les sens mais très peu sont industrialisés... si c'était le cas nous n'aurions pas 5,3 millions de chômeurs!!!
En réalité, le classement officiel de l'OMPI en 2012, organisme officiel place la France à la 64ème place mondiale et à la 27ème place européenne sur... 27 pays membres de l'UE... pas de quoi pavoiser...
Cet article est de l'intox d'OSEO digne de la Pravda !
http://www.wipo.int/econ_stat/fr/economics/gii/
http://www.wipo.int/export/sites/www/freepublications/en/economics/gii/gii_2012.pdf
exporter (ou mal vendre) alors ça sert à quoi ? Le suisses sont le no. 1 en Europe et savent bien les appliquer et vendre.Allez vous informer mieux en lisant la presse etrangère!!!!!!
Venant de Là Tribune dont je suis lecteur assidu depuis de nombreuses années, ça me déçoit beaucoup.
et IUS, Innovation Union Scoreboard 2011, Europa
La France est classée écroulée 64ème mondiale et 27ème européenne en matière d?efficacité de l?innovation?Voici un lien qui regroupe les liens directs vers les 2 rapports cités, celui de l?INSEAD/OMPI et celui d?Europa :
http://www.sylevra.com/la-france-a-mal-a-son-innovation.htm
Chine
Inde
République de Moldova
Malte
Suisse
Paraguay
Serbie
Estonie
Pays-Bas
Sri Lanka
Ces pays ne sont pas spécifiquement connus pour leurs innovations industrielles ou autres ...
C vrai aussi que beaucoup de brevets ont un objectif juridique.
Aux USA, je crois qu'on peut breveter n'importe quoi même déjà existant, il suffit juste que quelqu'un ne l'ai pas déjà protégé (et allonger les $$).
Racheter une entreprise en difficulté pour récupérer ses brevets, ça semble intéressant pour certains. Le nerf de la guerre.
=> Pas qu'aux USA, comment croyez vous que les brevets de carte à puce de Gemplus ont quitté la France? Et ce n'est pas un cas isolé, loin de là -