Les banques en ligne séduisent de plus en plus de clients... grâce à la crise

Sur les 70 millions de comptes à vue qui existent en France, trois millions seulement sont des comptes bancaires en ligne. Mais la crise pourrait bien changer la donne, les tarifs des banques en ligne s’avérant imbattables.
Christine Lejoux
Boursorama détient 20% des 3 millions de comptes bancaires en ligne existant en France. REUTERS.

Les banques en ligne, beaucoup de bruit pour pas grand-chose ? "Malgré le buzz entourant ce phénomène, et l'arrivée d'acteurs majeurs sur ce marché [comme Hello bank !, lancée par BNP Paribas au printemps 2013 ; Ndlr], la banque en ligne demeure une réalité très marginale", affirmaient en septembre les auteurs d'un sondage réalisé par l'Ifop pour la société de services informatiques Wincor Nixdorf. Sondage qui révélait que 2% seulement des Français interrogés avaient pour banque principale un établissement en ligne, les consommateurs ayant notamment besoin d'être "rassurés par la possibilité de se rendre dans une agence, en cas de problème."

"Sur les 70 millions de comptes à vue qui existent en France, 3 millions environ sont des comptes bancaires en ligne", précise Patrick Sommelet, directeur général adjoint de Boursorama, filiale de la Société générale. Ce qui correspond à une part de marché de 4,3% seulement, alors que les banques en ligne ont commencé à émerger en France il y a près de 15 ans, déjà.

 Boursorama a franchi le cap des 500.000 clients en 2013

Mais le véritable décollage du secteur est peut-être pour bientôt. Boursorama, qui détient 20% des 3 millions de comptes bancaires en ligne existant en France, a ainsi franchi le cap des 500.000 clients en 2013. La filiale de la Société générale a ouvert 87.978 comptes courants, l'an dernier, un nombre qu'elle qualifie de "record."

 "Nous avons constaté une accélération assez forte des ouvertures de comptes à partir de septembre. D'abord parce que les Français font de plus en plus attention à leurs dépenses, dans le contexte actuel de crise économique. Ensuite, en raison du déploiement de la 4G, qui simplifie encore la relation bancaire en mobilité, déjà facilitée par la généralisation des smartphones. L'essor de la banque en ligne correspond donc à des tendances sociétales fortes",

décrypte Patrick Sommelet.

 Les banques en lignes sont les moins chères

 Il faut dire qu'au-delà de leur simplicité d'usage, les banques en ligne disposent d'un argument massue en période de crise. A savoir leurs tarifs imbattables, permis par une structure de coûts autrement plus légère que celle des banques disposant d'un réseau d'agences physiques. D'après un classement publié en janvier par l'UFC-Que-Choisir, les quatre banques les moins chères de France sont des établissements en ligne. Boursorama et ING Direct arrivent en tête, avec zéro euro par an pour les dix services bancaires les plus utilisés (carte bancaire, retraits d'argent dans d'autres banques, mise en place de prélèvements, frais de tenue de compte, etc.). Suit Fortuneo (Crédit Mutuel Arkéa), avec 18 euros, puis Hello bank ! (BNP Paribas), avec 38 euros.

 Des montants à des années-lumière des 100 à 200, voire plus de 300 euros, facturés chaque année par les banques traditionnelles. Pour autant, pas question de faire rimer bon marché avec faible qualité :

"Nous sommes sur un modèle low cost mais la satisfaction client est au cœur de ce modèle, si bien qu'à la fin 2013, 92% de nos clients nous recommandaient. Ce type de promesse client, simple et tenue, existe d'ailleurs dans d'autres secteurs économiques, à l'image d'Easyjet dans le transport aérien ou de Dacia dans l'automobile",

tient à préciser Patrick Sommelet.

 Une clientèle qui rajeunit et se féminise

 Certes, en contrepartie de leurs tarifs très compétitifs, les banques en ligne imposent des conditions de revenus ou d'épargne. Ainsi, il faut gagner au moins 1.200 euros nets par mois, ou disposer de 5.000 euros d'épargne minimum, pour prétendre à une carte Visa classique gratuite chez Boursorama. Pour autant, la filiale de la Société générale assure constater une démocratisation de la banque en ligne, avec un rajeunissement et une féminisation de sa clientèle. Ainsi, 59% des nouveaux clients "recrutés" en 2013 sont âgés de 18 à 39 ans, contre 57% deux ans plus tôt. Et les femmes ont représenté 42% des nouveaux clients, l'an dernier, une proportion en hausse de deux points par rapport à 2011.

 Enfin, 57% des clients gagnés par Boursorama en 2013 habitent en région, cassant un peu l'image de "bobos parisiens" qui colle à la clientèle des banques en ligne.

"Il est vrai que nous recrutons beaucoup de clients en Ile de France, mais il existe un réel potentiel de développement en province, où nous allons prochainement lancer des opérations de communication",

indique Patrick Sommelet. Avec pour objectif de franchir un nouveau cap cette année, celui des 600.000 clients en France.

Christine Lejoux

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Commentaires 9
à écrit le 20/02/2014 à 13:18
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Non...l'article est écrit à l'envers. Les clients ne supportent même plus les bankiers , c'est la raison pour laquelle ils veulent bien consulter leurs comptes en ligne...Mais , ça n'ira pas plus loin... C'est fou comme certaines marchent sur la têt...

à écrit le 20/02/2014 à 10:32
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Chez ING depuis 6 mois, effectivement je suis ravi de la qualité du service (conseillers agréables et compétents, rapidité d'exécution, ...) mais surtout de l'interface de gestion en ligne ! Avec toutes les banques classiques que j'ai testées (BNP, ...

à écrit le 19/02/2014 à 3:47
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Client de boursorama depuis deux ans, je ne partirais pour rien au monde! -Services innovant (envoie de chèque par internet, money centre, carte gold gratuite...) -les conseillés sont très aimables au téléphone, il y a toujours qq un et surtout ils...

le 20/02/2014 à 0:59
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Techniquement sur un livret A c'est la Caisse des dépôts (donc l'état) qui prend votre pognon, en échange l'état paie les banques pour capter votre épargne. Les socialistes prétendent lutter contre le capitalisme (donc les banques) alors qu'ils s'en ...

à écrit le 19/02/2014 à 0:06
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Le succès est tel que j'ai demandé à mon conseiller bancaire (banque classique) d'avoir ma carte premier gratuite s'il voulait me garder. Il a accepté. Du coup je ne paie plus rien. Je crois qu'il ne faut vraiment pas hésiter à négocier avec son banq...

à écrit le 18/02/2014 à 22:06
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[les consommateurs ayant notamment besoin d'être "rassurés par la possibilité de se rendre dans une agence, en cas de problème."] Je n'ai pas besoin d'être rassuré par une équipe de commerciaux en costume cravate ou en tailleur qui justifiera ses fra...

le 18/02/2014 à 23:37
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Je ne comprends pas Michel : pour ce qui me concerne pas de frais de gestion, seule ma CB est facturée, mais vu le service qu'elle me rend....aussi pas de rému variable chez certains banques traditionnelles, mutualistes notamment ! Enfin, la relatio...

le 19/02/2014 à 17:13
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+1

le 20/02/2014 à 0:56
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@fabfour Visiblement vous confondez le rôle d'un banquier avec celui d'une assistante sociale. Je plains votre banquier...

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