BNP Paribas pousse ses feux à l’international

L'Europe représentera moins des trois quarts de l'activité de la banque, en 2016, contre 77% fin 2013.
Christine Lejoux
"Il n’y pas de volonté de notre part de nous désengager de l'Europe", a tenu à préciser le directeur général de BNP Paribas, le 24 mars, lors de la présentation de son plan stratégique, qui fait la part belle à l'international. REUTERS.

Qu'on ne se méprenne pas, l'Europe demeure évidemment stratégique pour BNP Paribas. "Il n'y pas de volonté de notre part de nous désengager de ce continent", a tenu à préciser Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de la banque, ce lundi 24 mars, lors de la présentation d'un plan stratégique à trois ans qui fait la part belle à l'international.

 De fait, en 2016, l'Europe représentera un peu moins des trois quarts (72% exactement) des revenus de BNP Paribas, contre 77% en 2013. A l'inverse, la part de l'Amérique du Nord passera de 10% à 12%, celle de la région Asie-Pacifique de 7% à 8%, et la Turquie verra son poids dans l'activité de la banque augmenter d'un point, à 4%. L'objectif étant de "capter la croissance dans les zones géographiques les plus dynamiques." 

De nouvelles acquisitions ciblées à l'international ne sont pas exclues

La Pologne est une bonne illustration de cette stratégie : fin 2013, BNP Paribas avait racheté la banque polonaise BGZ, valorisée un milliard d'euros, afin de disposer d'une taille critique dans un pays où le produit intérieur brut (PIB) devrait croître de 2,3% cette année, contre une hausse de 1% seulement pour l'économie de la zone euro. Une opération qui a doté BNP Paribas d'une part de marché de 4% en Pologne, faisant ainsi de l'établissement de crédit français la septième banque du pays.

 Aussi, dans cette même optique de parvenir à une taille critique, BNP Paribas n'exclut-elle pas de procéder à de nouvelles acquisitions très ciblées, dans d'autres pays, au cours des trois prochaines années. Mais son objectif d'une croissance de 10% environ de son PNB (produit net bancaire, l'équivalent du chiffre d'affaires), d'ici à 2016, s'entend à périmètre constant.

 Le groupe affiche ses ambitions en Allemagne

 Un objectif qui repose également sur les grands espoirs que le groupe fonde sur l'Allemagne, où il entend croître de 8% par an d'ici à 2016. "Nous voulons faire croître notre fonds de commerce sur les entreprises de taille moyenne tournées vers l'international", indique Jean-Laurent Bonnafé. Reste que les banques allemandes sont déjà très présentes auprès de ce fameux Mittelstand…

 "Toutes les entreprises allemandes sont déjà accompagnées par des banques locales, mais BNP Paribas vient en Allemagne avec une offre qui est celle d'un leader européen dans la banque corporate [les services bancaires pour les entreprises ; Ndlr] », rétorque Jean-Laurent Bonnafé. "Les clients allemands sont sensibles à notre présence internationale, pas seulement au sein de la zone euro mais également aux Etats-Unis", renchérit François Villeroy de Galhau, directeur général délégué de BNP Paribas.

 Trois nouveaux formats d'agences bancaires

 La banque n'entend pas se renforcer sur le seul marché allemand des entreprises, mais aussi sur celui des particuliers, grâce notamment, à la montée en puissance de sa banque en ligne Hello Bank !, lancée outre-Rhin en juin 2013. En effet, qu'il s'agisse de l'Allemagne, de la Turquie, des Etats-Unis ou de la France, Jean-Laurent Bonnafé fait partout le même constat, celui de "l'irruption du digital dans la relation avec le client." D'où l'objectif fixé à Hello Bank ! de compter 1,4 million de clients en Europe d'ici à 2017, contre 177.000 à la fin 2013.

 Ce qui impliquera "d'adapter les réseaux d'agences bancaires", souligne François Villeroy de Galhau. Pour qui il n'est cependant pas question "d'opposer le digital aux agences." Simplement, "le modèle des agences évoluera." Ainsi, en France, la banque proposera trois formats d'agences : "express" pour les opérations de base, "conseil" pour qui veut dialoguer avec un conseiller bancaire, et "projet" pour les prestations plus complexes, tel que l'octroi de crédits immobiliers ou la préparation de la retraite.

 Une croissance annuelle à deux chiffres du bénéfice par action

 Autant d'évolutions qui, couplées à 2,8 milliards d'euros d'économies sur les trois prochaines années, devraient permettre à BNP Paribas d'afficher jusqu'en 2016 une croissance annuelle à deux chiffres de son bénéfice net par action, ressorti à 4,7 euros en 2013 (hors éléments exceptionnels).

 Et ce, pour une rentabilité des capitaux propres de l'ordre de 10% en 2016, contre 7,7% en 2013 (hors exceptionnels). Le ratio de solvabilité devant, lui, demeurer aux alentours de 10%, au-dessus du seuil de 9% exigé par la nouvelle réglementation de Bâle III.

Christine Lejoux

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Commentaires 3
à écrit le 01/04/2014 à 10:54
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Génial!

à écrit le 25/03/2014 à 10:49
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Sauf en Ukraine

à écrit le 24/03/2014 à 16:06
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les 3/4 c est 75% contre 77% aujourd'hui.....c est un non evenement

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