PayTop, (encore) une start-up qui se lance à l’assaut des banques

Créée par la société de capital-risque Truffle Capital et l’ancien ministre Eric Besson, cette jeune pousse veut à son tour surfer sur l’ouverture du marché des moyens de paiement aux acteurs non bancaires.
Christine Lejoux
Le marché français du transfert d'argent vers l'international s'est élevé à près de 20 milliards de dollars en 2012, selon la Banque mondiale. REUTERS.

"Il y a quelques années, il fallait être une banque pour proposer des services financiers. Aujourd'hui, ce n'est plus nécessaire car la réglementation a évolué." Bernard-Louis Roques, directeur général de la société française de capital-risque Truffle Capital, résume bien la situation concurrentielle à laquelle le secteur bancaire est aujourd'hui confronté. La décision, prise en 2009 par les autorités européennes, d'ouvrir à des acteurs non bancaires le marché des moyens de paiement

"est en train de faire déferler la révolution digitale sur la finance, comme cela a été le cas dans la musique, les télécommunications et le commerce",

poursuit le patron de Truffle Capital. Qui a donc saisi le train en marche, en créant PayTop, une plateforme Internet spécialisée dans le transfert d'argent vers l'international. Un marché estimé à 19,3 milliards de dollars en 2012 par la Banque mondiale, sur la base des particuliers français qui envoient de l'argent à leur famille, à leurs proches restés à l'étranger.

 Des transferts d'argent facturés entre 4 et 8 euros

 "Nous assistons à une internationalisation croissante des modes de vie, des carrières, de l'immigration, du tourisme", explicite Eric Besson, ancien ministre de l'Immigration puis de l'Industrie, aujourd'hui à la tête du cabinet de conseil en stratégie Eric Besson Consulting, et actionnaire à hauteur de 2,5% de PayTop, au côté de Truffle Capital (94%).

 Mais, selon Eric Besson et Bernard-Louis Roques, le marché des moyens de paiement internationaux souffre d'une offre de services peu compétitive de la part des établissements financiers classiques, qu'il s'agisse des banques ou des grands spécialistes du genre comme Western Union. PayTop, qui facture respectivement 4 euros et 8 euros les transferts d'argent inférieurs à 150 euros et ceux dépassant cette somme, se flatte ainsi d'être "nettement moins cher que la concurrence."

 Multiplier l'activité par dix en trois ans

 Opérationnelle depuis juillet 2012 et agréée par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution comme établissement de paiement, la start-up - qui permet également aux particuliers d'acheter en ligne des devises, pour un voyage, par exemple, et des minutes téléphoniques - compte 40.000 personnes inscrites. Et 10 millions d'euros ont transité par son intermédiaire en 2013, un volume d'activité que PayTop veut décupler d'ici à trois ans.

 Dans cette perspective, la jeune pousse ambitionne d'étendre son service de transfert d'argent aux pays de l'Est, à la Russie, au Vietnam, afin de couvrir 51 pays au total, contre 26 actuellement, lesquels se trouvent principalement sur le continent africain. PayTop s'apprête également à lancer une douzaine de nouveaux services au cours des prochains mois, dont une carte de paiement (et non de crédit) à usage international. "Une carte qui n'existe pas encore sur le marché", promet la "fintech", comme on appelle dans la Silicon Valley les start-up spécialisées dans le digital et la finance . Rendez-vous est donc pris pour juin.

 

 

Christine Lejoux

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Commentaire 1
à écrit le 02/05/2014 à 18:04
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Pour les déclarations des particuliers et l'Ursaff il y a déjà Payname ainsi que pour les paiement sur Leboncoin avec assurance et paiement sans frais possible ...

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