Le Crédit Mutuel s'invite à son tour dans le paiement mobile

La banque vient de déployer, à Boulogne-Billancourt, Fivory, qui est à la fois une application de paiement mobile et un réseau social. D'autres villes de France suivront d'ici à la fin de l'année.
Christine Lejoux
Petit Bateau fait partie de la centaine d'enseignes actuellement partenaires de Fivory. LA TRIBUNE

Il y a eu d'abord le Crédit Agricole avec Kwixo, puis le trio BNP Paribas-Société générale - Banque Postale avec Paylib, suivi du V.me de BPCE et de LCL. Voici maintenant Fivory, le portefeuille électronique développé par le Crédit Mutuel-CIC. Un énième "wallet" destiné à marcher sur les brisées du tout-puissant PayPal ? Pas seulement. Fivory présente une différence de taille avec ses prédécesseurs : cette application mobile, dite de "shopping connecté", n'est pas utilisable seulement pour régler ses achats sur des sites Internet, mais également au sein de commerces physiques, qu'il s'agisse de grandes enseignes ou de magasins de proximité. Ce qui pourrait grandement faciliter son acceptation par les consommateurs. Et ce, d'autant plus que, contrairement à Paylib par exemple, point n'est besoin d'être client du Crédit Mutuel pour utiliser Fivory.

 Disponible sur l'App Store d'Apple, dans Google Play, et bientôt chez Windows Mobile, cette application est téléchargeable gratuitement sur le smartphone du consommateur. Lequel crée ensuite son compte Fivory, entre le numéro de sa carte bancaire et choisit un code confidentiel à cinq chiffres, code qu'il utilisera lors de ses paiements. Lesquels s'effectueront via des technologies dites sans-contact chez les commerçants, qu'il s'agisse du NFC (Near field communication) ou du QR code (un code-barres à scanner avec le smartphone pour déclencher le paiement). A noter que les possesseurs d'iPhones pourront se procurer auprès des commerçants un autocollant NFC à apposer au dos de leur smartphone, le célèbre mobile d'Apple n'étant pas équipé de technologies sans-contact.

 Une présence sur la totalité de l'expérience d'achat

 Côté commerçants, moyennant un abonnement de quelques dizaines d'euros par mois et une commission sur chaque transaction - peu ou prou équivalente à celles prélevées dans le cadre des paiements par carte bancaire -, ces derniers pourront présenter leur activité sur Fivory, référencer leurs points de vente, leur site Internet, indiquer leurs horaires d'ouverture, leur numéro de téléphone. Et, surtout, proposer sur cette même application mobile des offres commerciales et des programmes de fidélité ciblés, en fonction des données que les consommateurs utilisant Fivory auront bien voulu partager, comme leur date de naissance, leur sexe, etc... Au passage, "les bases de données de Fivory ne seront jamais rendues publiques ni vendues", précise Frédéric Leclef, l'un des confondateurs de l'application mobile.

 "De nouveaux acteurs arrivent sur le marché du paiement par mobile et essaient de capter les données des consommateurs", rappelle Christophe Dolique, l'autre cofondateur de Fivory. Une allusion à peine voilée à Square, Payleven et autres start-up spécialisées dans les solutions d'encaissement mobile, qui ne sont pas seulement intéressées par les commissions prélevées sur les transactions électroniques, mais également par les données bancaires captées par les smartphones, données qui représentent une mine d'informations sur le comportement des consommateurs et dont l'analyse permet de prodiguer à ces derniers des offres commerciales parfaitement ciblées. Et Christophe Dolique d'insister : "Soit les commerçants laissent faire ces nouveaux acteurs, soit ils profitent du succès des smartphones pour digitaliser leur offre et leur relation-client, en suivant le consommateur avant, pendant et après l'acte d'achat."

 Une expansion internationale à partir de 2015

 Une présence sur la totalité de l'expérience d'achat qui représente une différence supplémentaire par rapport aux autres offres de portefeuille électronique présentes sur le marché, estime le cofondateur de Fivory. "Grâce à cette solution, nous prenons le consommateur par la main du début à la fin", reconnaît Jean-Michel Veistroffer, directeur de la communication de l'enseigne de sport aquatique Waterbike, qui s'est convertie à Fivory.

"Cela facilite la relation de proximité avec nos clientes, à qui nous pouvons par exemple proposer des créneaux horaires supplémentaires à la dernière minute, lorsque nous voyons que nous avons plus de cabines disponibles que prévu",

renchérit Alain Lefeuvre, attaché à la direction financière du groupe Yves Rocher (magasins et instituts de beauté Yves Rocher et Dr Pierre Ricaud, enseigne de prêt-à-porter pour enfants Petit Bateau).

 Fivory, qui semble donc davantage tenir du réseau social que du simple portefeuille électronique, vient d'être lancé à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) en partenariat avec une centaine de commerces. L'application sera étendue à d'autres villes de France d'ici à la fin de l'année, avant un déploiement au Canada, en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni à partir de 2015.

 

Christine Lejoux

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