Le principal réseau d'aide à domicile réclame un fonds d'urgence pour son financement

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  439  mots
En décembre, le gouvernement a annoncé le déblocage de 25 millions d'euros pour revaloriser les salaires des aides à domicile.
L'Union nationale de l'aide, des soins et des services à domicile manifeste samedi dans 17 villes.

Le principal réseau de prestataires d'aide à domicile organisait samedi des rassemblements dans 17 villes, pour demander au gouvernement un nouveau "fonds d'urgence" pour 2015, face au manque de financement du secteur, a affirmé à l'AFP son président Francis Contis. "Nous demandons la mise en place d'un nouveau fonds d'urgence pour 2015, puisque c'est la première année où nous n'avons plus rien pour passer le cap", s'est alarmé le président de l'Union nationale de l'aide, des soins et des services à domicile (UNA). Ce réseau regroupe près d'un millier de structures de services et d'aide à domicile.

"Nous disposions d'un fonds d'urgence très modeste de 50 millions d'euros, destiné à aider les associations en grave difficulté" à cause de la réduction de leurs activités et de tarifs inférieurs à leur prix de revient, a-t-il expliqué. Ce fonds avait été mis en place en attendant le vote du projet de loi "sur l'adaptation de la société au vieillissement", qui prévoit le versement d'aides au secteur, a-t-il expliqué.

Première étape de la réforme de la dépendance, ce projet de loi centré sur les aides au maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie doit être financé par la Contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (Casa), taxe sur les pensions des retraités imposables, qui rapporte 650 millions d'euros par an. Le produit de la Casa "non consommé en 2015 pour ces mesures ira bien à la CNSA" (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie), avait confirmé en janvier Laurence Rossignol, la secrétaire d'Etat aux personnes âgées.

Problème pour l'UNA: le vote du projet de loi "est retardé de six mois en six mois", a déploré Francis Contis, qui demande sa "mise en œuvre rapide et effective". Adopté en première lecture à l'Assemblée nationale en septembre dernier, le texte sera "définitivement voté au Parlement en 2015, décrets compris, pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2016", a garanti au début de l'année Mme Rossignol.

Pour "pouvoir faire face à la demande croissante" de services d'aides, M. Contis appelle aussi à une aide supplémentaire d'environ 300 millions d'euros via "des mécanismes nouveaux" de financement, comme la réorientation des "recettes de l'Etat" ou la réaffectation de "contrats d'assurance-vie en déshérence".

En décembre, le gouvernement a annoncé le déblocage de 25 millions d'euros pour revaloriser les salaires des aides à domicile. Dans un rapport publié en juillet, deux sénateurs avaient fait état d'un "système à bout de souffle à réformer d'urgence". Ils demandaient des changements de la tarification ainsi que des améliorations des conditions de travail pour renforcer l'attractivité du secteur.