La Société Générale a enregistré un repli de son bénéfice net de 83% au troisième trimestre, du fait d'importantes provisions et dépréciations, principalement sur son activité de banque de financement et d'investissement, selon un communiqué publié ce lundi.
 

Entre juillet et septembre, le bénéfice net de la banque ressort à 183 millions d'euros, contre 1,123 milliard pour la même période de 2007. Ce chiffre est bien inférieur aux prévisions des huit analystes interrogés par Reuters qui tablaient en moyenne sur un résultat net de 542 millions d'euros, ce consensus faisant toutefois ressortir de grandes disparités d'estimations. Pour le trimestre clos au 30 septembre, son résultat brut d'exploitation ressort à 1,4 milliard d'euros, en baisse de 29,5%, pour un produit net bancaire en repli de 5% à 5,1 milliards d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, la Société Générale a dégagé un bénéfice de 1,923 milliard d'euros, en baisse de 55% sur un an. Enfin, son ration Tier One ressort à 8,5% au 30 septembre, hors plan gouvernemental, dont 6,8% de ration Core Tier One. Dans son communiqué, la Société Générale affirme que son niveau de solvabilité lui permettra de faire face à une éventuelle dégradation de la conjoncture en 2009.
 

L'établissement a avancé de jeudi à lundi la publication de ses résultats trimestriels, qui interviennent alors que l'action Société Générale a connu, ces dernières semaines, de fortes variations de cours, en grande partie dues à des rumeurs de marché. Le 13 octobre, la banque française avait indiqué que son résultat net du troisième trimestre serait "positif", estimant à "environ un milliard d'euros" le résultat net "hors éléments non récurrents".

Ce sont précisément ces éléments non récurrents qui affectent le résultat, amputant le bénéfice avant impôt de 1,158 milliard d'euros. L'essentiel de ces éléments sont imputables à l'activité de banque de financement et d'investissement, le résultat avant impôt étant minoré de 1,079 milliard d'euros sur ce seul métier.

Parmi les éléments plombant le résultat, d'importantes dépréciations liées aux rehausseurs de crédit (impact de 453 millions d'euros), à l'exposition de Société Générale à la banque américaine Lehman Brothers (223 millions) ou aux produits dérivés de crédit dits "exotiques" ou complexes (370 millions). En dehors de ces éléments exceptionnels, elle indique que son résultat net se serait élevé à environ un milliard d'euros, conformément à ce qu'elle avait annoncé mi-octobre.
 

Le pôle banque de financement et d'investissement (BFI) a également enregistré une hausse des provisions sur risques non avérés de 132 millions d'euros.
Au total, la BFI termine le trimestre sur une perte de 244 millions d'euros. La banque a précisé ne pas avoir usé, pour ses résultats du troisième trimestre, des possibilités offertes par la réforme des normes comptables, qui doit permettre d'atténuer l'ampleur des dépréciations.