Natixis reste dans le rouge au troisième trimestre et va devoir renforcer l'ampleur de son plan de redressement. La banque d'investissement, filiale des Caisses d'Epargne et des Banques Populaires, a perdu 234 millions d'euros au troisième trimestre. L'impact de la crise financière est estimé à 636 millions d'euros sur la période.

"A la lumière des événements d'octobre, nous allons aller plus loin dans la réduction du profil de risque de nos activités de banque de financement et d'investissement" (BFI), a expliqué Jean-Marc Moriani, le responsable de ce pôle. Ainsi, Natixis va "réduire voire arrêter une partie de ses activités les plus complexes" au-delà de ce qui était prévu initialement: aux produits à base de crédits, comme les CDO, vont s'ajouter désormais ceux à base de taux et d'actions. "Il est évident qu'à partir de là, nous allons aller plus loin en termes de réduction d'effectifs et de réduction de coûts que ce que nous avions envisagé dans le plan stratégique présenté à l'été", a-t-il poursuivi.

Le PNB, Produit net bancaire, l'équivalent du chiffre d'affaires pour les banques, s'est établi à 1,15 milliard d'euro, amputé de 349 millions d'euros par la crise financière. Le coût du risque est ressorti à 454 millions d'euros. Une forte augmentation qui s'explique "essentiellement" par des provisions pour risques bancaires, explique Natixis, dont 248 millions de dollars en raison de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers.

Sur les neuf premiers mois de l'année, la perte de l'établissement atteint 1,2 milliard d'euros. L'an passé, Natixis avait dégagé un bénéfice net de 2 milliards d'euros au cours des trois premiers trimestres. Le produit net bancaire"avant impact de la crise s'établit à 5,003 milliards d'euros et à 2,706 milliards après impact de la crise", précise la banque.

Natixis a décidé d'avancer la publication de ses résultats, initialement prévue jeudi. Selon les informations exclusives de "La Tribune", Natixis, a perdu sur les marchés boursiers au cours du mois d'octobre la bagatelle de 975 millions d'euros. Le titre a fortement été sanctionné ce mercredi à la Bourse de Paris, perdant 13,46% à 1,8 euro.