Dexia scellera samedi son propre démantelement

Selon Reuters, les négociations qui s'ouvriront jeudi sur le démantèlement ne devraient durer que quelques jours.
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Dexia organisera un conseil d'administration samedi à Paris pour voter sur un plan de démantèlement de la banque franco-belge en grande difficulté, ont dit mercredi des sources proches du dossier.

Bruxelles et Paris devraient bientôt finaliser un plan de démantèlement de l'ancien leader mondial du financement des collectivités locales, déjà sauvée de la faillite à l'automne 2008 après la chute de Lehman Brothers. Le scénario privilégié passe par un adossement des principales activités de Dexia en France à la Caisse des dépôts (CDC) et à la Banque postale.

Le Premier ministre belge Yves Leterme a dit que les négociations entre les Etats français et belge sur le futur de la banque Dexia s'ouvriront jeudi et ne devraient pas durer plus de quelques jours.

Dexia a refusé de commenter.

Depuis mardi, on savait déjà que le groupe bancaire franco-belge Dexia allait être démantelé entre d'une part une "bad bank" hébergeant ses actifs toxiques et d'autre part plusieurs entités séparées, a indiqué mardi le syndicat belge CSC sur la base d'informations fournies par la direction. Interrogé par Latribune.fr, un cadre de l'établissement évoquait une "faillite organisée".

Caisse des dépôts et Banque postale mis à contribution

Le projet de reprise d'une partie des activités de l'établissement franco-belge par La Caisse des dépôts et la Banque postale a été confirmée ce mercredi matin par le ministre français de l'Economie. Un conseil d'administration extraordinaire de La Poste a d'ailleurs été convoqué pour 19 heures a indiqué à Reuters une source proche du dossier.

Les prêts aux collectivités locales françaises seraient également concernée par cette décision. "C'est évidemment la piste la plus sérieuse, parce que c'est la plus solide, la plus expérimentée, celle que l'on connaît le mieux", a justifié François Baroin sur RTL, en précisant que le conseil de surveillance se prononcera jeudi. "Nous garantissons la protection des dépôts pour les particuliers, essentiellement en Belgique, et nous garantissons la poursuite de la continuité de l'activité des collectivités locales pour financer leur investissement", a-t-il ajouté.

De son côté, le ministre des Affaires européennes, Jean Leonetti, a déclaré sur Canal Plus : "Dexia a des problèmes depuis bien longtemps. Cela fait vingt ans qu'il y a des problèmes de gestion. C'est un événement très particulier qui n'a rien à voir avec la dette grecque". Il a ajouté : "la France garantit les créanciers et les gens qui ont déposé leurs biens dans cette banque. Il n'y aura pas de faillite, de déficits sur ce que l'on va rembourser à ceux qui ont mis en dépôt leur argent".

"Dix milliards d'euros ont été recapitalisés rien que dans le premier semestre pour les banques françaises et c'est l'exposition des banques françaises à la Grèce, donc ça suffit à l'heure actuelle pour les banques françaises", a encore affirmé Jean Leonetti, assurant en outre que dans cette crise, "l'Europe n'est pas à la ramasse".

Nous partageons de plus en plus l'opinion que nous avons besoin d'une approche concertée, coordonnée en Europe", a expliqué mardi le commissaire européen chargé des affaires monétaires, Olli Rehn. "Le capital des banques européennes doit être renforcé afin de leur donner une marge de sécurité et ainsi de réduire l'incertitude" sur les marchés, a-t-il ajouté.

"Bad bank"

Par ailleurs, le gouvernement belge a annoncé mardi soir avoir approuvé la création d'une "bad bank" pour isoler les actifs toxiques de Dexia et protéger ses autres activités. De ce fait, il concrétise ainsi le démantèlement en cours de la banque franco-belge.

Cette structure de défaisance bénéficiera des garanties de la France et de la Belgique. "Il y a eu un accord (au sein du gouvernement belge) pour isoler les charges du passé, avec le cas échéant l'octroi de garanties des Etats belge et français afin de garantir l'activité de Dexia Banque Belgique", a précisé le Premier ministre belge Yves Leterme, lors d'une réunion de ses principaux ministres à Bruxelles.

"Tout ce qui concerne le passé, notamment des emprunts à très long terme qui ont été réalisés avec des autorités locales, va être garanti par les deux Etats", a ajouté en conférence de presse le ministre des Finances, Didier Reynders.

 

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Commentaires 3
à écrit le 06/10/2011 à 10:19
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Encore une fois, le contribuable va être mis à contribution et / ou la dette de la France s'accroître. C'est facile : ou bien l'on tape le citoyen, ou bien l'on fait tourner la planche à billets, ce qui à terme revient au même. Quelle galère !

à écrit le 06/10/2011 à 7:17
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Il parait qu'il y a (avait !) un conseil de surveillance chez Dexia ...Ils ont surveillé quoi ces joyeux drilles à part leur propre compte en banque?

à écrit le 06/10/2011 à 6:46
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La nouvelle gouvernance, où le futur d'une société se décide entre quelques actionnaires majoritaires, entre la poire et le fromage, voire à l'Elysée, et où les minoritaires n'ont rien à dire..

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