Avec "Super Mario" au volant, la BCE passe à la vitesse supérieure

La Banque centrale européenne a accéléré ses achats de dette souveraine depuis l'arrivée de son nouveau directeur, Mario Draghi.
Copyright Reuters
Copyright Reuters (Crédits : Thomson Reuters 2011)

La Banque centrale européenne ( BCE ) a plus que doublé ses rachats d'obligations publiques sur une semaine, à 9,52 milliards d'euros, selon un chiffre publié lundi sur son site internet. Au cours de la semaine précédente, la BCE avait racheté pour 4 milliards d'euros de dette des pays en difficulté de la zone euro sur le marché secondaire, où s'échangent les titres déjà émis. Une action destinée à tenter de freiner l'envolée des taux d'emprunt de ces pays, notamment l'Italie.

Depuis le lancement de ce programme au printemps 2010, la BCE s'est toutefois toujours refusée à révéler de quel pays elle acquiert les titres. Après l'avoir mis en sommeil pendant plusieurs mois en début d'année, l'institution monétaire de Francfort avait relancé ce programme en août face à la menace de contagion de la crise de la dette à l'Italie et à l'Espagne, deux des principales économies de la zone euro, achetant jusqu'à 22 milliards d'obligations mi-août.

Les sommes avaient ensuite progressivement baissé, avoisinnant les 2 à 4 milliards d'euros par semaine depuis mi-septembre. Le dernier "gros" rachat remontait à mi-septembre pour près 9,8 milliards d'euros.

Analystes et marchés estiment que la BCE devraient augmenter de manière conséquente ses rachats et surtout signifier clairement qu'elle est prête à aider les pays qui en auraient besoin dans la durée pour permettre à la zone euro de sortir d'une crise sans fin. Mais elle s'est pour l'instant refusée à accepter ce rôle de rempart.

Lors de sa première conférence de presse mensuelle la semaine dernière, Mario Draghi avait signifié, comme son prédécesseur français Jean-Claude Trichet, que ce programme n'était pas destiné à durer. Les gouvernements ne doivent pas "compter sur une aide extérieure" mais sur "leur capacité à se réformer eux-mêmes", a-t-il déclaré, ajoutant: "Personne ne peut nous obliger (à augmenter ces achats). Nous sommes indépendants". Au total, la BCE a pour l'instant racheté pour 183 milliards d'obligations publiques de pays de la zone euro en difficulté.

Mais visiblement, "Super Mario" n'a pas peur de surprendre les les marchés, lui qui a déjà procédé à une baisse surprise des taux directeurs de la BCE, la semaine dernière.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 02/12/2011 à 19:33
Signaler
Il est bien évident que si nos politiciens, bloqués par un nationalisme renaissant, ne font rien, il ne reste que la BCE pour éviter le pire. Il faut mettre les Allemands devant les faits accomplis et leur laisser le choix d'accepter ou de s'en aller...

à écrit le 07/11/2011 à 21:29
Signaler
Goldman Sachs inside...

le 08/11/2011 à 5:45
Signaler
Juste avant de voir votre commentaire, je me disais : "il est quand même resté très pote avec Goldman Sachs et il y a intérêt puisqu'il y retournera ensuite". Et paf, je vois votre commentaire. Je dois dire qu'à ce niveau, il faut reconnaître à Dra...

à écrit le 07/11/2011 à 18:43
Signaler
Vous avez raison, Mario, c'est une gestion a l'italienne qu'il faut a la BCE.Baissez les taux, rachetter les dettes et Youpie!

à écrit le 07/11/2011 à 18:34
Signaler
Formidable, le même type qui bossait chez Goldman Sachs dans le département des dettes souveraines lorsque la Grèce devait montrer un blanc sein et qui maintenant rachète avec l'argent virtuel (mais qui deviendra vite réel) des européens les obligati...

le 08/11/2011 à 9:07
Signaler
Mais plus de boulot pour des gens au delà de 40 ans ; trop vieux, vous comprenez ??

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.