1,8 milliard de dollars : l'amende record que va payer le hedge fund SAC

Le fonds spéculatif américain a plaidé coupable et a accepté de payer cette somme pour mettre fin à l'enquête pour délit d'initié. Mais ce n'est peut-être pas fini. Le ministre de la Justice de l'Etat de New York, Preet Bharara, a affirmé que l'accord trouvé n'assurait "d'immunité à aucun individu".
Le ministre de la Justice de l'Etat de New York, Preet Bharara, a affirmé que l'accord trouvé ce lundi avec SAC n'assurait "d'immunité à aucun individu".

1,8 milliard de dollars. C'est l'amende record qu'a accepté de payer lundi l'un des fonds spéculatifs les plus en vue de Wall Street : SAC Capital, afin de s'extirper d'une vaste enquête pour délits d'initiés.

"La plus grosse amende de l'histoire pour des délits d'initiés"

Le ministre de la Justice de l'Etat de New York, Preet Bharara, a ainsi affirmé que

SAC Capital, l'un des fonds spéculatifs les plus gros et les plus puissants au monde, a accepté de plaider coupable (...) et de payer la plus grosse amende de l'histoire pour des délits d'initiés.

La somme de 1,8 milliard de dollars se répartit à 50-50 entre des pénalités criminelles et civiles, et intègre 616 millions de dollars que SAC avait déjà acceptés de payer en mars lors d'un autre accord avec le gendarme boursier américain (SEC).

Le propriétaire et milliardaire Steven Cohen évite le pénal

Si les autorités américaines n'ont toujours pas réussi à épingler au pénal le propriétaire de SAC, le milliardaire Steven Cohen, elles l'ont cependant contraint à réduire ses activités d'investissement. Au-delà des pénalités financières, SAC accepte en effet de "de fermer son activité d'investissements pour des tiers (...) et de ne plus recevoir de fonds d'investisseurs extérieurs et de fermer ses opérations de conseil en investissement".

En clair, il ne pourra plus investir que pour le compte de ses salariés et de Steven Cohen. Ce dernier détient la 117e fortune mondiale, selon le classement de référence du magazine Forbes. Investie également dans l'art et l'immobilier, elle était évaluée à 9,4 milliards de dollars en septembre. SAC n'a pas chiffré la part de son activité qu'il abandonnait.

Des faits qui remontent jusqu'à 1999

Les autorités américaines, avaient depuis longtemps le fonds spéculatif et son fondateur dans le collimateur. Les faits reprochés remontent pour certains jusqu'à 1999. SAC est accusé d'avoir alimenté ses investissements pendant plus d'une décennie grâce à des délits d'initiés.

Yahoo!, Dell ou Research in Motion (devenu aujourd'hui BlackBerry) : la liste des entreprises sur lesquelles il aurait bénéficié de "tuyaux" comprend de nombreuses sociétés technologiques.

Un accord qui n'assure "d'immunité à aucun individu"

Six anciens salariés de SAC ont accepté de plaider coupables et deux autres sont accusés d'avoir acheté ou vendu des actions sur la base d'informations privilégiées. Preet Bharara n'a pas exclu d'autres poursuites, martelant que l'accord de lundi n'assurait "d'immunité à aucun individu", sans jamais citer nommément Steven Cohen.

Les autorités n'ont pas pu jusqu'ici prouver l'implication personnelle du milliardaire dans les délits d'initiés. Elles se sont contentées d'une plainte au civil en juillet au motif qu'il n'a pas empêché les employés de SAC de les commettre. Engagé dans une véritable croisade contre les délits d'initiés, Preet Bharara a prévenu que l'affaire avait valeur d'exemple pour les institutions se croyant "trop grosses pour être condamnées".

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Commentaire 1
à écrit le 06/11/2013 à 5:35
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Voila comment les riches particuliers enrichissent l'etat. Mais je me demande qui a ete lese par les malversations de SAC ? Ils sont quand meme tres subtils les americains, ils ponctionnent les riches par des procedures judiciaires alors que les fra...

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