On achève bien les banquiers allemands !

Par latribune.fr  |   |  219  mots
Rainer Voss, ex-banquier. / DR
[Replay] Après une vie au service de banques d’investissement allemandes, Rainer Voss, la cinquantaine, a décidé de parler. Il décortique sans fard les mécanismes du monde bancaire, qui s'est peu à peu déconnecté du monde réel. Un huis clos documentaire stupéfiant.

Après une vie au service de banques d'investissement allemandes, Rainer Voss, la cinquantaine, a décidé de parler. Depuis des locaux désaffectés du quartier des affaires de Francfort, il décrit par le menu le monde qu'il a fini par quitter : son ascension dans les années 1980, la libéralisation à outrance, la dérégulation et les "innovations financières" qui ont pu offrir à ceux qui en maîtrisaient les arcanes la sensation d'être les maîtres de l'univers.

Les acteurs du secteur, brassant quotidiennement des millions d'euros, se sont peu à peu éloignés du monde réel, tandis que la finance se déconnectait des réalités économiques et sociales.

Secte ?

Avec minutie, Rainer Voss détaille la complexification et l'interconnexion croissante des affaires traitées, mais aussi la manière dont l'entreprise dévore ses employés : travailler plusieurs nuits d'affilée, ne pas parler politique ni questionner le bien-fondé des décisions, faire preuve d'une loyauté indéfectible pour son entreprise - un monde aux allures de secte, aux répercussions colossales sur l'économie mondiale.

Pour le réalisateur, il a été difficile de trouver un banquier prêt à parler devant la caméra. Le résultat est un stupéfiant dialogue, à la fois démonstration à charge et confession intime.