Londres, paradis mondial des FinTech ?

Les trois quarts des start-up installées outre-Manche estiment que Londres constitue le meilleur "spot" au monde pour les fintech, très loin devant la pourtant mythique Silicon Valley.
Christine Lejoux
Londres a fait du développement des fintech une affaire stratégique.

Petit quizz. Sur quel segment du secteur high-tech faut-il investir aujourd'hui pour espérer toucher le jackpot ? Le mobile ? Non. Les médias sociaux ? Pas davantage. Ce sont les "fintech" - ces start-up spécialisées dans les technologies financières, dont les inventions bousculent les business models des banques et autres acteurs traditionnels de la finance - qui génèrent les plus importants retours sur investissement, d'après une étude publiée le 28 janvier par l'Association des business angels britanniques.

D'après cette enquête réalisée auprès de 403 business angels et de réseaux représentant 8.000 investisseurs particuliers, 28% des investissements réalisés dans les fintech affichent une rentabilité supérieure aux attentes. Une proportion qui n'est que de 21% dans le mobile et les télécommunications, de 19% dans les biotechs et les sciences de la vie, et de 15% dans les médias sociaux.

Lydia, la plus importante levée de fonds dans le paiement mobile en France

C'est dire si les spécialistes français de l'investissement dans les fintech peuvent se frotter les mains. Parmi ces derniers figurent la société de capital-risque Partech Ventures, sa rivale XAnge ou bien encore Crédit Mutuel Arkea, dont le directeur général, Ronan Le Moal, mise beaucoup sur le numérique. Après être entré au capital d'Auxmoney, une plateforme allemande de prêt entre particuliers, puis de Kantox, une jeune pousse britannique spécialisée dans les opérations de change pour les PME et les TPE, Partech Ventures a annoncé en novembre son troisième investissement dans le secteur des fintech.

L'heureuse élue étant Lendix, une plateforme française de prêts aux petites et moyennes entreprises. L'un des derniers investissements de XAnge dans les fintech remonte également au mois de novembre, quand la société de capital-investissement avait participé au tour de table de 3,6 millions d'euros de la start-up Lydia, la plus importante levée de fonds réalisée dans le paiement mobile en France.

Leetchi, exemple de la croissance fulgurante des fintech

Quant au Crédit Mutuel Arkéa, l'un des investissements les plus connus de la banque dans les fintech est sa présence au capital de Prêt d'Union, le Lending Club français. Ronan le Moal siège par ailleurs au conseil d'administration de Leetchi, une jeune pousse française dont l'évolution permet de comprendre pourquoi les investissements dans des fintech semblent si rapidement rentables. Créé il y a cinq ans seulement par une jeune diplômée de HEC, Céline Lazorthes, ce service de cagnotte en ligne - qui permet par exemple à plusieurs personnes de financer l'achat d'un cadeau en commun - compte aujourd'hui 3 millions de clients actifs en Europe. Et son activité de paiement à destination des plateformes de crowdfunding, Mangopay, compte 400 clients issus de 15 pays.

Enfin, Leetchi emploie une trentaine de collaborateurs à Paris, Luxembourg et Londres. Il faut dire que la capitale britannique est "the place to be" pour les fintech, avec, notamment, Level 39, un accélérateur spécialisé dans les jeunes pousses financières. Les trois quarts des start-up installées outre-Manche estiment en effet que Londres constitue le meilleur "spot" au monde pour les fintech, très loin devant la pourtant mythique Silicon Valley, qui ne recueille que 17,5% des suffrages, d'après une enquête publiée le 22 janvier par l'agence de communication Seven Hills.

Londres représente près de 50% des fonds levés par les fintech européennes en 2014

Et les sondés d'invoquer pêle-mêle l'infrastructure de services financiers existant à Londres, première place boursière d'Europe, la présence historique de nombreux fonds d'investissement, ainsi que les efforts déployés ces dernières années par la capitale britannique pour devenir la Silicon Valley européenne. "Londres est sans doute plus ouverte que la place financière parisienne aux fintech, elle a fait de leur développement une affaire stratégique. Conséquence, Londres est ultra-dominante dans ce secteur", constate l'un des associés d'un fonds français de capital-risque.

De fait, les 539 millions de dollars de capitaux levés en 2014 à Londres par les fintech (au 28 novembre) représentent un peu plus de la moitié des investissements effectués dans le secteur en Europe, l'an dernier, selon Boris Johnson, le maire de la capitale britannique. A Paris de refaire son handicap, faute de quoi la France verra de nouvelles pépites s'exiler en terre anglo-saxonne.

Christine Lejoux

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Commentaires 11
à écrit le 03/02/2015 à 17:12
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L'association des "Buisiness Angels Britanniques" et Boris Johnson s'autocongratulent ? Formidable, c'est leur job! Faut-il relayer cette communication institutionnelle comme parole d'évangile? Un peu d'esprit critique please.

à écrit le 03/02/2015 à 15:41
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paradis mondial de l'argent sale

à écrit le 03/02/2015 à 15:04
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Les Français les plus performants et créatifs quittent la France, car de fait, la France les méprise. La France veut leur argent, les emplois qu'ils créent bien sûr..... SOLIDARITÉ !!!!

le 03/02/2015 à 19:09
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Enfin un admirateur d’Hayek et vraisemblablement de son disciple Fiorentino-Geko!

à écrit le 03/02/2015 à 11:52
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Ha oui, des boites françaises excellent en dehors de France ! On le sait, les Français sont des bons. C'est pour ça qu'ils quittent la France pour Londres ou la Silicon Valley pour les raisons que l'on sait....

le 03/02/2015 à 11:58
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ils quittent la France pour coloniser, s'internationaliser, apprendre l'anglais ou autres langues ? tant mieux. sachant qu'ils reviennent ensuite. notamment parce-qu'ils réalisent que la vie est belle en France.

le 03/02/2015 à 14:15
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C'est sur que la vie est belle en France... quelle naivete.

à écrit le 03/02/2015 à 10:55
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Pas besoin Toulouse tient aussi la route avec par exemple Payname qui cherche a se hisser à la hauteur de Paypal.

à écrit le 03/02/2015 à 10:26
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r

à écrit le 03/02/2015 à 8:17
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Et les FrenchTech alors !!!!!! A part payer des sorties à Las Vegas pour des délégations de fonctionnaires.... On a quels résultats? Que pensent les investisseurs de tout notre cinéma gouvernemental ? Pas grand chose ?

le 03/02/2015 à 10:54
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on en parle dans l'article. et nous dominons toujours le classement Deloitte Fast 500 EMEA, assez largement devant le UK.

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