
Des banques françaises sont dans le viseur du régulateur des services financiers de New York (DSF), Benjamin Lawsky. Il a adressé une assignation aux banques françaises BNP Paribas et Société Générale qu'il soupçonne d'avoir manipulé les taux de devises, ont indiqué vendredi à l'AFP des sources proches du dossier.
Par ailleurs, une investigation en cours de Benjamin Lawsky contre Barclays dans cette même affaire retarde actuellement un accord de l'établissement britannique avec d'autres régulateurs américains et britannique, selon les mêmes sources ayant requis l'anonymat.
Assignation adressée en décembre
L'assignation adressée, en décembre, à BNP Paribas, Société Générale, Goldman Sachs et Credit Suisse leur demande de fournir des documents liés aux opérations sur les devises, a précisé une des sources, ajoutant que M. Lawsky s'intéresse particulièrement à des "technologies spécifiques" utilisées par ces banques.
Les quatre établissements coopèrent, selon elle. Contactée par l'AFP, SocGen n'a pas réagi dans l'immédiat. Ni les services de Benjamin Lawsky, ni BNP Paribas, ni Credit Suisse n'ont souhaité faire de commentaire.
Les autorités américaines reprochent aux cambistes - des opérateurs de marché spécialistes des devises - de grandes banques d'avoir utilisé des forums de discussion sur internet et des messageries instantanées pour se concerter de façon indue afin d'infléchir les cours des monnaies.
Barclays aussi dans le viseur...
En ce qui concerne Barclays, Ben Lawsky soupçonne la banque d'avoir eu recours à de la manipulation algorithmique, ont indiqué les sources à l'AFP. Le régulateur a ainsi décidé de ne pas s'associer à un accord en négociation entre la banque et le département de la Justice américain, le régulateur américain des marchés dérivés (CFTC) et l'autorité de conduite financière du Royaume-Uni (FCA).
Cette intransigeance du régulateur new-yorkais, qui a le droit d'octroyer ou de révoquer la licence bancaire d'une banque opérant à New York, contrecarre les projets de Barclays qui souhaite conclure un accord global, selon la source.
Benjamin Lawsky est en train de faire examiner les ordinateurs de la plateforme électronique de courtage Barx, propriété de Barclays, selon les sources. Ces "super" ordinateurs sont dotés d'algorithmes capables d'effectuer de façon automatisée des opérations très sophistiquées dans des temps extrêmement courts.
... tout comme Deutsche Bank
Les mêmes soupçons pèsent sur l'allemande Deutsche Bank, dont les ordinateurs de la plateforme d'échanges électronique Autobahn sont également scrutés, selon une des sources.
Barclays s'est toujours refusée à commenter ces informations, tandis que Deutsche Bank a déjà dit à l'AFP qu'elle coopère avec toutes les enquêtes la concernant et prendrait des mesures disciplinaires contre des individus si nécessaire.
Ben Lawsky a installé un surveillant chez Barclays et un autre chez Deutsche Bank pour contrôler leurs opérations de courtage de changes, selon les sources.
En novembre, un premier volet de l'affaire avait été refermé avec l'imposition d'une pénalité de 4,25 milliards de dollars à un groupe de banques actives sur le marché des changes comprenant JPMorgan Chase, Citigroup, Royal Bank of Scotland, UBS et HSBC.
Ah si, peut-être. Il y a deux types de spéculateur : celui qui anticipe, et celui qui manipule. Du grain à moudre pour les juristes spécialisés en mathématique, et oublieux de morale élémentaire...
ils n'ont plus aucun pouvoir de décision, derrière leurs grandes baies vitrées, leur reste le titre de chef de bureau pour remplir des cases à l'écran de leurs ordinateurs surannés et compter les crayons et les gommes consommées par les subalternes et autres stagiaires qui brassent du papier.
Ceci étant écrit, une banque que je ne nommerais pas a proclamé haut et fort qu'un comité éthique (ou autre structure adéquate) avait été créée afin de résoudre tous les problèmes de gouvernance.
Je ne connais pas les dates des possibles (*) infractions citées dans l'article mais cela fait quand même désordre.
Pour répondre à Amandine, des banques américaines ont aussi payé des amendes significatives aux EU et mais aussi en GB, si je ne me trompe pas. Par exemple,on pourrait créer une législation européenne pour les transactions en Euro, similaire à celle, très stricte, des EU pour les transactions en USD. Ceci étant écrit, au jour d'aujourd'hui, les transactions en Euro sur le marché international des capitaux sont négligeables par rapport à celles effectuées avec le USD.
Cordialement
(*) j'écris bien "possibles" car rien n'est prouvé.
comment tous ces gens là ne sont-ils pas , vu leurs compétences, ne sont -ils pas à la tète des banques françaises pour les remettre dans le droit chemin ?
C'est peut être effectivement du linge sale en famille compte tenu des l'internationalité des banques en cause.
Allez MM les journalistes financiers, à l'attaque et dites nous tout!
Décidément, cette Société Générale est vraiment la banque à fuir.
Comment oser rester dans une bankster dirigée par des mafias.
Bien qu'étant listées au CAC et possédant toutes deux leurs sièges en France, on ne peut plus parler de "banques françaises" tellement elles ont dépassé ce stade ; en témoigne les différents scandales de ces dernières années...
Cordialement
Le plus drôle dans l'histoire c'est que les amendes baissent d'autant les bénéfices... et donc les impôts perçus par l'état français.
Bientôt les américains vont coller des amendes aux banques parce que les traders regardent CNBC et Bloomberg !
Combat de mafieux
L'amende reçue par BNP Paribas fait pâle figure au regard des 25 milliards payés par Bank of America. Ce qui n'a pas empêché le gouvernement français d'intervenir en sa faveur, choqué par une amende dépassant l'habituel seul dissuasif des 50 000 euros....