Assurance auto : vers une hausse des tarifs

Par latribune.fr  |   |  363  mots
Sur la route, le nombre d'accidents corporels a augmenté de 1,7% en 2014, le nombre de blessés hospitalisés de 2,9%
Les assureurs de perdent de plus en plus d'argent sur l'auto, véritable produit d'appel. Ils vont devoir se résoudre à augmenter les prix

La modération des tarifs autos, que certains assureurs ont pu geler plusieurs années de suite - c'est le cas de la Maif- ne sera-t-elle bientôt plus qu'un souvenir? Le bilan annuel de l'assurance française pour 2014, présenté ce jeudi par la FFSA incite à le penser. Si, toutes branches confondues, assureurs et mutuelles françaises ont pu équilibrer leurs charges et recettes courantes -leurs profits étant assurés par les produits financiers-, ce n'est pas le cas pour l'automobile. Pour 100 euros de primes d'assurance perçus, les dépenses de la branche atteignaient 101 euros en 2012. Puis 103 euros en 2013. En 2014, les charges ont atteint 107 euros.

Le coût croissant de l'indemnisation des blessés

En cause: alors que les tarifs sont plutôt bas par rapport à d'autres pays européens, l'assurance auto constituant un véritable produit d'appel, le coût de l'indemnisation des accidents corporels ne cesse d'augmenter. Au cours des exercices précédents, cette hausse de l'indemnisation pour chaque blessé de la route était compensée par la diminution du nombre d'accidents ayant entraîné des blessures. Cela n'a plus été le cas en 2014. Le nombre de blessés hospitalisés a augmenté de 2,9%, pour une hausse de 3,7% du nombre de tués. "Pour la première fois depuis 19 ans, le montant des indemnités corporelles a augmenté" souligne Bernard Spitz, président de la FFSA.

"Cela tient à hiver doux, synonyme d'accroissement de la circulation des deux roues". Et de rappeler que les deux roues représentent 10% du parc des véhicules à moteur, mais 25% des tués.

 Une tendance à inverser

Un phénomène purement conjoncturel? La tendance est bien à la dégradation des comptes des assureurs auto. Et elle ne peut perdurer. "Nous ne pourrons pas rester dans cette situation, avec une croissance nulle des recettes et une hausse continue des coûts" affirme Pascal Demurger, directeur du groupe Maif, et président du Gema (assureurs mutualistes). Pascal Demurger n'évoque pas directement une hausse des tarifs, mais l'idée est bien là. Surtout dans un contexte où la sécurité routière cesse de s'améliorer, tandis que l'indemnisation des victimes d'accident ne cesse de progresser.