Les indemnités de départ du patron de Dexia font débat

Par latribune.fr  |   |  508  mots
D'après les termes de son contrat, Axel Miller, le président -démissionnaire- du directoire de la banque Dexia, devrait toucher 3,7 millions d'euros d'indemnités de départ. Des conditions financières qui suscitent de vives critiques parmi les politiques français.

Alors que les autorités française, belge et luxembourgeoise ont dû se porter au secours de Dexia hier mardi, un rapport annuel de la banque franco-belge révèle qu'en cas de départ, le président du directoire du groupe, Axel Miller, qui vient de démissionner, pourrait recevoir 3,7 millions d'euros d'indemnités.

Cette nouvelle intervient alors que Dexia vient d'être renflouée de 6,4 milliards d'euros pour éviter la faillite et que la question des rémunérations des employés stars du secteur bancaire agite l'opinion publique. Aux Etats-Unis comme en Europe, les salaires, primes et autres bonus des spécialistes de la finance sont désormais vécu comme une véritable provocation.

De l'autre côté de l'Atlantique, en particulier, où le plan Paulson divise la population, on cherche des responsables. Le versement d'indemnités de départ à ces dirigeants jugés responsables du marasme dans lequel se trouve la finance mondiale aujourd'hui fait figure de déclaration de guerre. En France, le gouvernement envisage même un projet de loi pour limiter ces "parachutes dorés", en particulier lorsqu'une entreprise se trouve "en situation d'échec".

Si Dexia a déclaré que la question des indemnités de départ d'Axel Miller n'était "en aucun cas prioritaire dans le contexte actuel", il n'en demeure pas mois que l'intéressé semble vouloir y prétendre. Interrogé hier, mardi, par la télévision belge RTBF, celui-ci a déclaré qu'il était contre les parachutes dorés quand les patrons ont démérité, "mais qu'en ce qui [le] concerne, [il n'avait] pas démérité et personne ne [lui] avait dit qu'il avait démérité". Le comité des rémunérations de Dexia devrait donc se réunir lundi prochain (6 octobre) pour examiner le cas d'Axel Miller.

Le futur "ex président" du directoire de la banque aurait droit, selon son contrat de travail, à une indemnité égale aux rémunérations fixes et variables et aux autres avantages correspondant à une période de 24 mois. Dans le cas d'Axel Miller, cette somme se monterait à 3,7 millions d'euros.

Les commentaires n'ont pas tardé à fuser au sein de la classe politique française. Le ministre de l'Economie, Christine Lagarde devrait être "très vigilante sur la question" du parachute doré du banquier, selon son entourage. De leur côté, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, et le président de la commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis, se sont dit "choqués" à l'idée que les dirigeants de Dexia puissent bénéficier de telles conditions de départ.

De son la Caisse des Dépôts et des Consignations a fait savoir qu'elle "proposera au Conseil d'Administration d'examiner toutes les dispositions permettant de s'opposer au versement d'un parachute doré à l'administrateur délégué à l'occasion de la cessation de ses fonctions".

A noter toutefois que le rapport publié par Dexia ne donne aucune indication sur le sort de Pierre Richard, président du conseil d'administration de Dexia et lui aussi démissionnaire.