Les actionnaires de Fortis rejettent le plan de sauvetage et le rachat par BNP Paribas

Par latribune.fr  |   |  481  mots
Les actionnaires de la banque belgo-néerlandaise ont voté contre sa nationalisation et le rachat par BNP Paribas d'une partie de ses actifs belges.

C'est un non global que viennent d'opposer les actionnaires de Fortis à la direction de la banque. Réunis en assemblée générale, ils ont voté contre le démantèlement de la banque belgo-néerlandaise, qui a été sauvée de la faillite à l'automne dernier par les gouvernements belges et néerlandais.

Rarement l'issue d'une assemblée générale aura été aussi difficile à prévoir. Les actionnaires de Fortis ont rejeté la nationalisation de l'établissement par la Belgique et les Pays-Bas et donc, de fait, la cession d'une partie de ses actifs à BNP Paribas.

L'assemblée générale s'est d'abord prononcée contre la prise de contrôle par l'Etat néerlandais des actifs de Fortis aux Pays-Bas. Seulement 42,99% des actionnaires présents à Bruxelles se sont déclarés en faveur de cette opération.

La réunion avait également pour but le vote de la nationalisation de la totalité de la filiale bancaire du groupe en Belgique par Bruxelles. Là, le résultat a été plus serré, car le "oui" a rassemblé 49,74% des suffrages. Le "non" est donc passé de justesse. Il a été accueilli par un tonnerre d'applaudissements. C'est ce scrutin qui empêche de facto la prise de contrôle de certains des actifs belges de Fortis par BNP Paribas.

Déjà, avant la réunion, de nombreux analystes doutaient que les actionnaires approuvent la transaction, notamment depuis que l'assureur chinois Ping An, qui détient près de 5% du capital, a rejoint le camp de nombreux petits investisseurs qui se sentent spoliés par l'opération.

Ce dossier, très politique outre-Quiévrain puisqu'il a fait tomber le gouvernement d'Yves Leterme, accusé d'avoir fait pression sur la justice, pourrait rebondir avec un nouveau scénario à l'étude.

La Banque centrale belge pourrait à nouveau être sollicitée, comme durant l'automne, pour avancer des liquidités au groupe. Son gouverneur, Guy Quaden, n'a "pas exclu" un nouveau recours à ce type d'opérations exceptionnelles pour soutenir Fortis, mais il a averti que ce mécanisme "n'est pas une solution pouvant aller au-delà de quelques jours".

Avant l'assemblée, l'autorité belge des marchés financiers avait demandé, après consultation des autorités étrangères concernées, la suspension de la cotation du titre Fortis sur le marché Euronext ce mercredi 11 février 2009. Cette suspension décidée par la Commission bancaire, financière et des assurances (CBFA) visait à s'assurer que le marché soit dûment informé et que l'Assemblée générale des actionnaires de Fortis puisse se dérouler sans accroc. La reprise de cotation des titres Fortis doit être demandée dès que le marché aura été informé, via un communiqué de presse de Fortis, des décisions prises à l'assemblée générale.

(retrouvez le communiqué de Fortis sur les décisions prises lors de l'assemblée du 11 février).