Sur les trois derniers mois de l'année, qui ont vu la crise financière violement secouer les marchés financiers, la Société Générale a réussi à maintenir ses comptes dans le positif. Le groupe a dégagé un bénéfice de 87 millions d'euros sur la période. Cependant, ce chiffre est jugé un peu décevant par les analystes, qui tablaient sur un profit de 122 millions d'euros.

La comparaison avec le résultat du quatrième trimestre 2007 apporte peu d'information. La banque avait alors essuyé un déficit de 3,35 milliards d'euros, mais celle-ci comprenait les 4,9 milliards d'euros de pertes de l'affaires Kerviel.

Les performances moins élevées que prévu s'expliquent par le fait que Société Générale a dû passer 983 millions d'euros de provisions au quatrième trimestre, contre 813 millions anticipés. Le groupe a également enregistré dans ses comptes 300 millions d'euros de dépréciations de survaleurs sur la Russie où il est présent avec sa filiale Rosbank.

Le résultat brut d'exploitation ressort toutefois au-dessus des attentes du marché, à 1,53 milliard d'euros alors que les analystes attendaient en moyenne 1,44 milliard. Le produit net bancaire, équivalent au chiffre d'affaires, a lui atteint 5,5 milliards d'euros, contre 5,24 milliards attendu. Sur l'ensemble de l'année, la banque va distribuer un dividende 1,2 euro par action, contre 0,9 euro pour l'exercice 2007.

La bonne surprise vient de la banque de financement (BFI). Les marchés anticipaient une perte nette de 36 millions d'euros au quatrième trimestre, mais en réalité, l'entité est parvenue à dégager un bénéfice de 56 millions d'euros sur la période. Ce résultat est cependant davantage dû à d'importantes plus-values sur des produits dérivés qu'à une forte perfomance opérationnelle, selon l'Agence Reuters.

Sur l'ensemble de l'exercice 2008, la Société Générale reste bénéficiaire avec un résultat net de deux milliards d'euros, en ligne avec les estimations de la banque annoncées le mois dernier. Et son directeur général, Frédéric Oudéa, se montre plutôt confiant pour l'année à venir. Il a déclaré à la chaîne d'informations américaine CNBC que la banque devrait dégager des bénéfices en 2009, mais qu'une hausse du coût du risque était probable. Conséquence:  la banque française a annoncé le gel de son développement en Russie et la réorganisation de sa BFI. 

En Bourse, le titre Société Générale a effectué des mouvemenst de yoyo une grande partie de la séance. Il termine finalement en hausse de 2,64% à 23,35 euros.

(retrouvez le communiqué de la Société Générale)