La polémique enfle autour de la nomination éventuelle de François Pérol

Par latribune.fr  |   |  504  mots
Le Parti Socialiste, le sénateur Jean Arthuis et François Bayrou dénoncent cette nomination qu'ils trouvent "choquante".

L'éventuelle nomination de François Pérol  à la tête de la banque issue de la fusion entre la Caisse d'Epargne et les Banques Populaires fait débat  Le patron de la nouvelle banque peut-il être celui qui dans les hautes sphères du pouvoir a eu à traiter ce dossier ? Un conflit d'intérêt n'est-il pas à l'évidence susceptible d'éclater? 

Pour le Parti socialitse, cela ne fait aucun doute. Le porte-parole du PS, Benoît Hamon , a dénoncé dimanche sur Radio J l'éventuelle nomination du secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol. Si  Benoît Hamon est favorable à ce que "l'Etat rentre au capital de la (nouvelle) banque", il a déclaré que "le choix du numéro deux de l'Elysée, c'est-à-dire un ami personnel de Nicolas Sarkozy, à la tête du deuxième groupe bancaire (...) participe d'une stratégie d'influence du président de la République dans les milieux économiques". "Moi je fais la différence entre les intérêts de l'Etat et les intérêts de M. Sarkozy", a-t-il lancé avant de préciser: "Je pense que François Pérol est au moins autant un proche de Nicolas  Sarkozy qu'un défenseur des intérêts de l'Etat".

"Ca participe d'une stratégie où le président de la République entend aussi asseoir une partie de son influence dans les milieux économiques, par oligarques interposés ou par la volonté de placer untel ou untel", a accusé Benoît Hamon en ajoutant: "ce n'est pas que l'Etat Sarkozy, c'est le patronat Sarkozy".  "Si on veut avoir un Etat impartial, il aurait été intéressant de discuter avec la commission des Finances du Parlement du choix de celui qui pourrait être le meilleur représentant de l'Etat", a-t-il poursuivi.

Mettant en avant à la fois la "déontologie" et le "code pénal", François Bayrou a jugé cette nomination purement et simplement "illégale".
De son côté, le sénateur Jean arthuis (Union centriste) estime que "l'éventuelle nomination" de François Pérol serait "choquante", dans un entretien publié lundi par Aujourd'hui en France/Le Parisien. "Je ne crois pas que (le secrétaire général adjoint de l'Elysée) François Pérol puisse être nommé à la tête de cette nouvelle entité. Tout simplement parce que les règles déontologiques ne l'autorisent pas", déclare le président de la commission des Finances du Sénat.
Et Jean Arthuis d'expliquer que ces règles "proscrivent aux responsables d'une administration qui ont eu à connaître très directement d'un dossier d'être nommés à la tête de l'entreprise au coeur de ce dossier". "Or c'est le cas de François Pérol", rappelle-t-il. Rappelant que "juridiquement, cette nomination doit recueillir l'avis favorable de la commission de déontologie", l'ancien ministre des Finances précise que si cette nomination "avait tout de même lieu, ce serait extrêmement choquant".