UBS : le patron menacé après l'accord sur le secret bancaire

Par latribune.fr  |   |  621  mots
L'équipe de direction de la banque suisse a dû faire face ce week-end à des appels de plus en plus pressants à la démission après l'accord qu'elle a été contrainte de conclure avec les autorités américaines et qui mettent à mal le secret bancaire hélvétique.

L'équipe de direction de la banque suisse UBS a dû faire face tout au long de ce week-end à des appels de plus en plus pressants à la démission après l'accord qu'elle a été contrainte de conclure avec les autorités américaines et qui mettent à mal le secret bancaire hélvétique.


Selon un sondage réalisé par le journal Sonntag auprès des 246 parlementaires suisses, 23 d'entre eux souhaitent le départ du président d'UBS Peter Kurer et 16 estiment que le directeur général de la banque Marcel Rohner devrait aussi démissionner. "Kurer, pour combien de temps encore ?", s'interroge de son côté le journal à grand tirage Blick dans son édition de dimanche en affirmant qu'il avait été informé d'irrégularités dans les activités offshore des implantations américaines d'UBS dès 2006 alors qu'il était le secrétaire général de la banque.

"Je suis déçu par l'ensemble de l'équipe de direction d'UBS. La communication est défaillante. Les dirigeants ne sont plus en phase avec la réalité. Peter Kurer devrait en tirer les conséquences" a déclaré Thomas Hurter membre du parti nationaliste suisse UDC/SVP, principale formation politique du pays. Pour Philipp Müller, conseiller national du Parti radical démocratique, Philipp Hildebrand, le vice-président de la Banque nationale suisse (BNS) qui avait supervisé un plan de sauvetage d'UBS en octobre dernier, serait le remplaçant idéal. "Hildebrand est totalement digne de confiance. Il est extrêmement compétent... et ses analyses sont précises et très acérées", a-t-il dit ajoutant que sa position était soutenue par l'ensemble de sa formation qui dispose, la troisième en nombre de sièges au Conseil national. Philipp Hildebrand avait été candidat pour remplacer le président d'UBS Marcel Ospel lors de l'arrivée de Peter Kurer en avril dernier mais il n'avait pas alors bénéficié de suffisamment de soutiens au sein du conseil d'administration, rappelle toutefois le journal Sonntag.
 

Un porte-parole d'UBS a démenti dimanche des informations rapportées par plusieurs journaux suisses selon lesquelles Peter Kurer et Marcel Rohner étaient au courant des montages fiscaux dans le collimateur de la justice américaine. Ils n'ont d'ailleurs été mis en cause ni par le autorités américaines ni par les autorités suisses, a précisé ce porte-parole. "Les affirmations selon lesquelles messieurs Kurer et  Rohner étaient informés de fraudes fiscales via des structures offshore est fausse", déclare-t-il dans un communiqué en soulignant que les autorités de régulation financière ont conclu que les dirigeants d'UBS n'avaient aucune connaissance d'activités frauduleuses. UBS a accepté mercredi de payer 780 millions de dollars et de livrer les noms de 250 clients convaincus de fraude fiscale en échange d'un abandon des poursuites engagées par les autorités américaines.


Mais le fisc américain a annoncé jeudi soir qu'il élargissait ses poursuites et exigeait qu'UBS lui livre l'identité de 52.000 de ses clients. La banque a répondu qu'elle entendait contester cette demande devant la justice américaine mais son titre a plongé de plus de 14% vendredi en réaction à ces informations. Le porte-parole d'UBS a précisé que depuis l'accord conclu avec les autorités américaines aucun document ou fait nouveau n'a été divulgué.


Le président de l'Autorité suisse de surveillance des marchés financiers (Finma) Eugen Haltiner a apporté son soutien au président d'UBS.
"Nos enquêtes ont établi que Peter Kurer avait agi immédiatement dès qu'il avait été informé de la situation. Il a agi de manière responsable. Cela peut être confirmé" a-t-il déclaré au quotidien Neue Zürcher Zeitung.