Les affaires Pérol et Natixis font encore des vagues

Par latribune.fr  |   |  384  mots
La Commission de déontologie a failli démissionner en bloc face à la nomination à la tête du futur groupe Banque Populaire - Caisse d'Epargne du secrétaire général de l'Elysée qui ne lui a pas été soumis. La CGT a porté plainte contre cette nomination. Par ailleurs, des petits actionnaires saisissent la justice sur le dossier Natixis.

On pouvait penser l'affaire du mariage entre les maisons-mères de la banque d'investissement et de financement Natixis, à savoir les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires et de la nomination à leur tête du secrétaire général adjoint de l'Elysée et conseiller économique de Nicolas Sarkozy, François Périol, en voie d'apaisement.

Mais elle pourrait rebondir à la lumière de plusieurs annonces intervenues ces dernières heures. La dernière en date vient du président de la commission de déontologie, Olivier Fouquet, qui a révélé devant la Commission des lois de l'Assemblée nationale que les membres de l'instance qu'il dirige ont envisagé une démission collective face à cette nomination controversée sur laquelle ils n'ont pas été appelés à se prononcer.

Il a aussi souligné avoir donné à titre personnel un avis juridique - "ni favorable, ni défavorable" - au Président de la République sur cette question et non un feu vert, dans une lettre du 24 février adressée au secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant. Il a aussi dénoncé les pressions des élus de gauche et des médias dans ce dossier. Mais il a aussi reconnu que la loi du 29 janvier 1993 réglementant les passages de la Fonction publique vers le secteur privé devait être complétée afin que la commission de déontologie puisse s'auto-saisir d'un dossier, ce qui n'est pas le cas actuellement.

Alain Juppé, l'ex Premier ministre, interrogé ce jeudi sur Europe 1 a estimé : "il y a une procédure, il y a une commission de déontologie. Cela clarifierait complètement le débat si elle avait l'occasion de se prononcer".

Par ailleurs, le synidcat CGT des Caisses d'Epargne a décidé de porter plainte contre la nomination de François Pérol et plus largement contre le processus de mariage entre les deux banques qui contrôlent Natixis.

Enfin, un groupe d'une centaine d'actionnaires de Natixis, représenté notamment par l'Adam, l'association de défense des actionnaires minoritaires, dirigée par Colette Neuville, a saisi le tribunal de grande instance de Paris pour "informations trompeuses, faux bilan et distribution de dividendes fictifs". Le titre Natixis a été introduite en Bourse fin 2006 à 19,55 euros. Il vaut aujourd'hui moins d'un euro.