Alerte aux abus du crédit revolving en ces temps de crise

Par latribune.fr  |   |  370  mots
Alors que ce lundi va se tenir une nouvelle réunion à Bercy sur la réforme du crédit à la consommation, UFC-Que Choisir dénonce les pratiques des distributeurs de crédit en France. Les résultats de son enquête révèlent que le "crédit revolving" serait trop souvent proposé aux consommateurs à faibles revenus.

Malgré la crise économique et financière, les distributeurs de crédit en France orientent trop souvent les consommateurs vers le "crédit revolving", selon une enquête de l'UFC-Que Choisir publiée ce vendredi 13 mars. Ce genre de crédit est souvent considéré par ses détracteurs comme un crédit à risque et peu adapté aux besoins des demandeurs.

Pour mener à bien cette enquête, des personnes se sont mises dans la peau d'un ménage souhaitant emprunter 2.500 euros pour acheter de  l'électroménager. Elles ont consulté les établissements de crédit spécialisés (Cofidis, Cetelem, Cofinoga, Banque Accord, etc.), les lieux de vente (Auchan, Darty, Galeries Lafayette, Ikéa, etc.) et les banques.

Sur les 1118 propositions de crédit obtenues, l'enquête révèle que 72% des distributeurs ont orienté les enquêteurs vers un crédit revolving, en principe destinés à "des ménages plutôt aisés mais qui connaissent un problème conjoncturel de trésorerie", alors qu'il existe des crédits plus adapté tel que le crédit "affecté".

Alarmant également, puisque "82% des établissements n'ont donné aucune information claire et lisible sur les caractéristiques du prêt (coût total, taux d'intérêt, mensualité, montant de la réserve, etc.)". Plus grave encore, "87% n'ont pas vérifié la solvabilité de l'emprunteur, ni prêté attention au projet du consommateur".

Quant aux lieux de vente, dans 63% des cas, les enquêteurs se sont vu proposer un crédit revolving et 94% d'entre eux sont ressortis avec une carte de fidélité qui comportait un crédit revolving.

C'est pourquoi les résultats de cette enquête, menée par 73 associations locales de l'UFC en janvier et février,  seront présentés à la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, lors d'une réunion de concertation à Bercy ce lundi, dans le cadre de l'élaboration d'un texte de loi visant à encadrer les pratiques du crédit à la consommation.

Selon Alain Bazot, président de l'association, les résultats de cette enquête sont "accablants". Il a ajouté que "les établissements de crédit mettent le revolving sur la tempe des consommateurs", rappelant que les ménages à faibles revenus en sont les principaux utilisateurs.