Stress tests pour les banques américaines : "succès" à confirmer

Par Marion Senant  |   |  419  mots
Les dix-neuf plus grandes banques américaines auraient toutes passé l'examen des "stress tests", d'après les informations qui ont filtré dans la presse. Mais le gouvernement américain se refuse à livrer tout détail sur le sujet d'ici fin avril. Le temps pour lui de renflouer discrètement les plus mal en point.

Pas de noms. Pas de détail. Pour l'instant, l'administration américaine impose un black-out complet sur les résultats des "stress tests" pratiqués dans les dix-neuf premières banques américaines. Depuis huit semaines, 200 "examinateurs" fédéraux évaluent les fleurons de l'industrie bancaires américaine. Leur objectif ? Mesurer jusqu'où ces établissements sont capables de résister à la récession. Et donc quels sont leurs besoins de capitaux.

Malgré le silence -assourdissant- du Trésor américain sur le sujet, les fuites alimentent les colonnes des journaux anglo-saxons. A priori, l'ensemble des dix-neuf banques passées au crible aurait réussi les tests. Alors, certes, il semble que l'industrie bancaire soit en moins mauvaise posture que ce qu'on aurait pu redouter outre-Atlantique, mais de nombreux observateurs font valoir que, pour être crédible, le test ne peut être réussi par toutes les banques.

Dès lors, il apparaît clairement que Washington va mettre la main à la poche une nouvelle fois, afin de sécuriser les établissements les plus fragiles. La question se pose alors : lesquels et pour combien? Quelles sont les banques encore en manque de capital aux Etats-Unis, même après des renflouements de plusieurs milliards de dollars de la part du gouvernement. Et quelles sommes l'administration américaine va encore consacrer à son système bancaire?

La situation est particulièrement délicate. Si trop de banques ont recours à des augmentations de capital, la confiance des marchés dans le système financier qui est en train de se reconstruire tout doucement pourrait s'effondrer à nouveau. Mais si trop peu d'établissements ont recours à des levées de fonds, les "stress tests" perdront toute crédibilité et la confiance des marchés s'effondrera également.

Pour l'instant, aucune information sur le sujet n'est disponible. Tim Geithner, le secrétaire au Trésor, a même très clairement informé les médias que l'administration américaine ne communiquera pas sur le sujet avant fin avril, quand toutes les banques concernées auront publié leurs résultats du premier trimestre.

Du coup, les pronostics vont bon train. La bonne surprise constituée hier par la publication des résultats trimestriels de Wells Fargo pousse les observateurs à un certain optimisme. Mais quand il s'agit de choisir leurs favoris, ils jouent la prudence. Goldman Sachs et JPMorgan font une fois de plus figure de premiers de la classe. Les cancres, eux, restent encore cachés au fond à côté du radiateur. Remise des bulletins à la fin du mois.