Les bonus des banques de nouveau dans la ligne de mire

Par latribune.fr  |   |  422  mots
La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, s'insurge contre le retour des bonus garantis dans la finance, qu'elle qualifie de "honte absolue". Elle appelle le prochain G20 à se saisir de la question.

Le problème des bonus dans la finance revient au premier plan. Les banques américaines, qui ont publié la semaine dernière des résultats globalement positifs pour leur deuxième trimestre, commencent en effet à rembourser les aides reçues à l'Etat et retrouvent leur indépendance. Résultat : les bonus, tant décriés pendant la crise, sont de retour. Et les nouvelles critiques aussi.

Dernière en date à s'indigner, Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, qualifie de "honte absolue" le fait que certaines banques recommencent à verser des " bonus garantis". Dans un entretien au quotidien économique britannique Financial Times (FT), la ministre déclare ainsi : "Je pense que c'est une honte absolue que l'on puisse encore verser des bonus garantis pendant plusieurs années ou que certaines personnes songent à rétablir les vieilles façons de rétribuer avec un lien insuffisant entre rétribution et performance durable ou prise de risques".

Christine Lagarde appelle même à ce que le G20 se saisisse de la question lors d'un sommet en septembre. La ministre plaide pour que toutes les grandes économies adoptent rapidement les principes exposés par le Conseil de stabilité financière, un forum international chargé de veiller à la cohérence des règles financières. "Nous avons maintenant des règles. Il n'est pas question de réinventer la roue ou de tergiverser. La question est d'appliquer ces règles qui ont été agréées par le Conseil de stabilité financière. Une priorité absolue doit être accordée à leur mise en application", insiste-t-elle.

Mardi, c'est le président Barack Obama qui réagissait dans le même sens. Le chef de l'Etat jugeait que les acteurs de la finance ne s'étaient pas suffisamment amendés depuis la crise de l'automne dernier. "Le problème, selon moi, c'est qu'on n'a pas l'impression que les gens de Wall Street aient le moindre remord d'avoir pris autant de risques", expliquait-il à la chaîne de télévision PBS.

"On n'a pas l'impression qu'il y ait eu un changement de culture ou de comportement après ce qui s'est produit. C'est pourquoi les reformes du système de régulation que nous proposons sont tellement importantes." Ces réformes devraient empêcher selon lui les compagnies financières de renouer avec les "risques fou" pris avant la crise et donner aux actionnaires davantage de poids dans l'attribution des primes de leurs dirigeants.

Pour rappel, 18 milliards de dollars de primes ont été versés en 2008 aux dirigeants des firmes de Wall Street.