BPCE : François Pérol devra redresser Natixis

Le principal défi de François Pérol sera d'assurer le redressement de Natixis. Il devra notamment avec Laurent Mignon, le nouveau patron de Natixis résoudre en priorité la gestion des 33,7 milliards d'euros d'actifs risqués.

La réussite est obligatoire. Le redressement de Natixis est le dossier le plus urgent à traiter pour François Pérol. D'abord, les difficultés financières de la banque ont obligé les Caisses d'Épargne et les Banques Populaires, ses deux actionnaires, à se marier pour éviter une catastrophe. Ensuite, après une perte de 2,8 milliards d'euros en 2008, l'État a dû se porter à son secours en garantissant 5 milliards d'euros d'aides en cas de coup dur. Cela n'a pas tardé puisque Natixis a déjà perdu 1,9 milliard d'euros au premier trimestre et a déjà sollicité 3,5 milliards d'aide publique. Les comptes semestriels, publiés le 27 août prochain, seront décisifs.

François Pérol et Laurent Mignon, le nouveau patron de Natixis, ont plusieurs problèmes à résoudre. Notamment celui des 33,7 milliards d'euros d'actifs isolés dans une structure ad hoc mais toujours dans le bilan de Natixis. Selon la banque, ces actifs ne sont pas tous toxiques. Elle devra toutefois les gérer ou trouver une solution pour évacuer leurs pertes. Dans ce contexte, les rumeurs courent depuis plusieurs semaines sur la création d'une structure de défaisance, qui serait garantie par l'État. Concrètement, cela reviendrait à faire ce qui avait été mis en place pour le Crédit Lyonnais ; l'État prenant en charge toute ou partie des pertes. Ce scénario est d'ailleurs revenu en force depuis trois jours sur les marchés.

Scénarios à l'étude
Les rumeurs ont provoqué une envolée de 41 % du titre en deux séances, à 1,92 euro hier soir, ce qui ne console pas ceux qui ont participé à l'entrée en Bourse de la banque à 19,55 euros il y a moins de trois ans. Natixis, qui ne commente pas les rumeurs, dément toutefois un retrait de la cote, lui aussi évoqué par le marché. Selon nos informations, d'autres scénarios sont à l'étude comme la cession d'une partie des actifs risqués ou l'externalisation de leur gestion. Le gestionnaire d'actifs BlackRock travaillerait actuellement avec la banque sur la valorisation de ces actifs dans cette optique.

Une fois cette lourde question résolue, Natixis et son actionnaire BPCE s'attelleront à sa stratégie. L'objectif est clair. Natixis doit privilégier les activités clientèles et en terminer avec celles de marchés risquées et pour compte propre. François Pérol et Laurent Mignon veulent que la banque soit intégrée aux réseaux des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires. Elle doit augmenter son volume d'affaires, notamment avec les Banques Populaires, riches de PME et d'artisans. À terme, Natixis ne ressemblera plus à une banque d'investissement mais à une banque de gros, orientée sur le financement et les services aux entreprises.

 

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