La Banque Postale résiste bien à la fin du monopole du Livret A

Par Marion Senant  |   |  485  mots
L'établissement bancaire filiale de la Poste affiche une nette progression de son produit net bancaire, malgré la fin de son monopole sur le livret A. L'envolée du crédit immobilier illustre le plan de développement de la banque.

«Dans environnement difficile et incertain, la Banque Postale a réussi à maintenir un développement vigoureux», c?est par ces mots que Patrick Werner décrit le premier semestre 2009 de la Banque Postale. L?établissement devait pourtant affronter plusieurs obstacles, à commencer par la fin de son monopole (avec la Caisse d?Epargne) sur la distribution du livret A.

Sur les six premiers mois de l?année, le produit net bancaire (PNB), l?équivalent du chiffre d?affaires pour les banques, a progressé de 3,2% à 2,5 milliards d?euros. Le résultat d?exploitation du groupe, lui, a bondi de plus de 30% à 307 millions d?euros.

Avec l?ouverture de la distribution du livret A le 1er janvier dernier, beaucoup craignaient un exode des capitaux vers les autres banques françaises, mais Patrick Werner annonce qu?environ 70.000 livrets seulement ont été transférés depuis le début de l?année et qu?ils représentaient un encours de 330 millions d?encours. Fin juin, le Livret A représentait encore un encours de 57,5 milliards d?euros à la Poste, un chiffre quasi stable sur un an. «Ce n?est pas parce qu?il y a eu un raz de marée d?ouvertures que nous avons eu un raz de marée de fermetures», commente Patrick Werner.

Le crédit immobilier a pris son envol. La seule activité de crédit pratiquée pour le moment par la Banque Postale réalise un semestre qualifié de «record» par la Banque Postale, avec un produit net bancaire en hausse de 7,9% à 3,9 milliards d?euros dans un marché en régression de 30%. Le groupe a vu sa part de marché augmenter pour atteindre 8,1%. La collecte nette d?assurance vie, elle, atteint 2,4 milliards d?euros sur la période, en hausse de 70% sur un an !

Dans les prochains mois, le groupe va se lancer dans le crédit à la consommation, via sa filiale à 65% Banque Postale Financement (les 35% restant étant détenus par Société Générale). Dès le premier trimestre 2010, la nouvelle entité devrait être en mesure de déployer son offre dans l?ensemble du réseau Banque Postale.

Les prochains mois vont également être marqués par le lancement d?une plateforme de courtage en ligne. Le groupe compte utiliser le site d?informations financières EasyBourse, désormais filiale à 100%. Cette plateforme «s?inscrit dans le développement multicanal de la Banque Postale», explique Patrick Werner, un «élément clé» de l?avenir du groupe selon lui.

La Banque Postale a moins souffert de la crise financière que d?autres banques françaises. Patrick Werner explique que le groupe a été « tellement longtemps éloigné du crédit », qu?il disposait de liquidités suffisantes pour faire face au «credit crunch». Il rappelle également que l?établissement ne possédait pas d?actifs toxiques, à l?exception d?une exposition à Lehman Brothers.

 

(retrouvez le communiqué de la Banque Postale).