Du mouvement en perspective dans le secteur bancaire européen

Le retour des profits et les cessions d'actifs imposées par Bruxelles favorisent les mouvements au sein des banques européennes. Deutsche Bank envisagerait ainsi de racheter la banque privée Sal Oppenheim, tandis que trois nouvelles banques britanniques pourraient voir le jour.

A la sortie de la crise financière et alors que les profits sont de retour, les grands mouvements semblent s'enclencher dans le secteur bancaire européen. Ce mercredi, on apprend ainsi que Deutsche Bank, première banque allemande, aurait conclu un accord de principe pour le rachat de la banque privée Sal Oppenheim.

L'opération s'éleverait à 1 milliard d'euros. Deutsche Bank reprendrait la totalité de la société, dont fait également partie la banque BHF-Bank, mais les propriétaires de Sal Oppenheim conserveraient une participation de moins de 25% dans les activités de gestion de fortune de la banque.

L'accord doit encore être approuvé par le conseil de surveillance de Deutsche Bank, qui doit se réunir ce mercredi. Si elle est menée à son terme, l'opération sera l'une des plus importantes acquisitions dans le secteur de la banque privée européenne.

Du côté des banques françaises, les rumeurs de rapprochement ne font pas exception. Le quotidien Le Monde évoquait lundi un projet développé par le Crédit Agricole autour d'un rapprochement à trois entre la banque verte, sa concurrente Société Générale et l'assureur mutualiste Groupama. Les trois intéressés ont démenti.

En Grande-Bretagne, ce sont carrément trois nouvelles banques qui pourraient voir le jour. Selon le quotidien The Independant, le gouvernement britannique aurait en effet l'intention de faire naître trois nouvelles banques à partir des groupes bancaires qu'il a partiellement ou totalement nationalisés du fait de la crise financière, à savoir Northern Rock, Royal Bank of Scotland et Lloyds Banking Group. Selon le quotidien, le gouvernement serait déterminé à introduire plus de concurrence au sein du secteur bancaire britannique, alors que la crise du crédit a entraîné la disparition ou le rachat de plusieurs banques privées ou mutualistes.

Concernant Northern Rock, on a appris ce mercredi que la Commission européenne a approuvé le plan de sauvetage gouvernemental et la nationalisation de la banque britannique, premier établissement de crédit victime de la crise financière en Grande-Bretagne.

Une restructuration imposée par Bruxelles

Concrètement, le ministère des Finances envisagerait d'exclure les grandes banques britanniques de la course au rachat des activités que Northern Rock, RBS et LBG vont être amenées à céder à court ou moyen terme au Royaume-Uni. A la place des grands groupes bancaires, interviendraient de nouveaux entrants tels que le géant de la distribution Tesco ou Virgin Money, filiale de services financiers du groupe Virgin qui ambitionne de devenir une banque à part entière.

La Commission européenne oblige en effet certaines banques à vendre une partie de leurs actifs en échange des aides publiques reçues. Le gouvernement britannique a donc déjà prévu officiellement de démanteler Northern Rock, en divisant ses activités en deux parts, celles qui sont jugées viables, destinées à être vendues au secteur privé ou introduites en Bourse, et celles jugées trop risquées et qui resteraient à la charge de l'Etat.  Bruxelles devrait approuver ce plan de restructuration ce mercredi, selon la presse britannique.

Quand à RBS (détenue à 70% par l'Etat) et LBG (nationalisée à 43%), qui sont les principales bénéficiaires des plans de sauvetages bancaires du gouvernement britannique, elles risquent toutes les deux de se voir imposer par la Commission européenne d'importantes cessions d'actifs.

Dans le même sens, ING a annoncé cette semaine la séparation de ses activités de banque et d'assurances, ces dernières devant être à terme cédées, pour répondre aux exigences européennes. Le bancassureur néerlandais avait reçu, en octobre 2008, 10 milliards d'euros d'aides de la part des Pays-Bas.

Le bancassureur belge KBD devrait pour sa part échapper à la scission. Selon le quotidien belge De Tijd, le groupe, qui a soumis un plan de restructuration à la Commission européenne, ne devrait pas se voir imposer la vente de son activité assurance en échange d'une aide publique. L'établissement, qui a reçu une aide de 7 milliards d'euros, devrait néanmoins réduire la taille de son bilan d'un quart ou d'un tiers dans les trois à cinq ans.

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