EXCLUSIF BNP Paribas aurait de nouveau lorgné la Société Générale

Par Matthieu Pechberty  |   |  528  mots
En juillet dernier, la banque a relancé en interne l'étude stratégique d'un mariage avec la Société Générale qui traversait une période d'incertitude.

L'éternel serpent de mer. Un rapprochement avec la Société Générale reste un sujet majeur pour BNP Paribas. Selon plusieurs sources proches des deux banques, BNP Paribas aurait rouvert le dossier Société Générale l'été dernier. Au mois de juillet, la banque de la rue d'Antin aurait mobilisé une équipe d'une dizaine de personnes au sein de la direction de sa stratégie pour étudier un rapprochement avec sa rivale. L'étude aurait consisté à remettre à jour les schémas de fusion, les valorisations, les périmètres, les parités et les synergies, qui ont changé ces derniers mois. « BNP Paribas a un dossier sur la Générale qu'elle entretient régulièrement depuis plusieurs années », explique un proche de la banque, « elle le surveille comme le lait sur le feu ».

Nouveau regard

Mais l'été dernier était une période particulière. Après avoir publié de mauvais résultats au premier trimestre, la Société Générale avait déclaré début juillet qu'elle serait « légèrement bénéficiaire » au deuxième trimestre. La perspective d'un deuxième mauvais trimestre successif de la banque de La Défense aurait motivé les dirigeants de BNP Paribas à se pencher de nouveau en interne sur l'étude d'un mariage avec la Société Générale.

La thèse retenue était que la baisse de régime de la banque de détail en France et les difficultés de la filiale russe Rosbank rendaient la Société Générale beaucoup trop dépendante de sa banque d'investissement, elle-même trop volatile et pénalisée par ses actifs à risques. Mais les résultats publiés début août ont été meilleurs que prévu et ont modifié le regard de BNP Paribas sur sa rivale. « Le véritable risque est que la Société Générale affiche des résultats décevants sur plusieurs trimestres », reconnaît une source proche de la banque.

BNP Paribas dément

BNP Paribas dément toutes ces informations, soulignant qu'elle reste concentrée sur l'intégration de Fortis dont le plan de marche sera présenté le 1er décembre prochain. Mais plusieurs sources rapportent que l'intégration est extrêmement bien avancée et qu'elle ne pose aucun problème.

Un allié de poids

Même si BNP Paribas justifie sa stratégie européenne, il n'en reste pas moins qu'elle « devra résoudre à l'avenir le problème de la taille de son réseau en France », expliquent unanimement plusieurs banquiers. En face, le Crédit Agricole reste à l'affût pour protéger la Société Générale d'une attaque de BNP Paribas. Mais les tensions internes à la direction de la Banque verte pourraient la fragiliser. Surtout si le directeur général Georges Pauget devait quitter ses fonctions dans les mois à venir, la Société Générale perdrait un allié de poids. Toutefois, « le Crédit Agricole n'est jamais aussi fort que lorsqu'il est dos au mur, comme lors du rachat du Crédit Lyonnais », se souvient un banquier de l'ancienne banque au lion.